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"J’ai fait une ulcération de l’estomac et j’ai perdu 10 kilos", raconte Marc-Éric, présent pour la commémoration du drame de la rue d'Aubagne

Les habitants de Marseille se sont rassemblés mardi pour rendre hommage aux victimes de la rue d'Aubagne. Il y a tout juste un an deux immeubles s'effondraient faisant 8 morts et des centaines de délogés.

Marc-Eric, 58 ans était présent à l'hommage hier. Délogé le 13 novembre dernier, il a passé 4 mois dans des hôtels et vit depuis mars dans un appartement provisoire. S’il est venu rendre hommage aux victimes mardi, c’est par ce que sa colère est encore vive concernant la gestion de la crise par la mairie notamment. 

"Il y a forcément de la colère. Il faut voir comment on a été traité. On était tous les jours à la recherche d’informations pour savoir ce qu’on allait faire de nous. On n’est pas des pions d’échec. On a été déplacé, mis à l’hôtel. Moi, j’ai fait une ulcération de l’estomac et j’ai perdu 10 kilos. Ça a été très dur. Je ne sais pas comment me reconstruire. Dès qu’il y a une vibration dans l’immeuble parce qu’il y a des travaux ou quoi, je ne suis pas bien", explique-t-il.

Nouvelle plainte de Marseille en colère

Alors qu’une instruction est ouverte notamment pour "homicide involontaire, une famille de délogée, accompagnée notamment de l’association Marseille en colère a déposé une plainte récemment pour "mise en danger de la vie d’autrui" après avoir été évacuée de son immeuble en péril. 

"Ce sont toutes les personnes qui sont concernées par le mal-logement, la violence et le mépris qui peuvent déposer plainte sur plusieurs chefs d’accusation en particulier la mise en danger de la vie d’autrui. Parce que ces personnes ne vivent pas en sécurité dans leur logement et que c’est un droit surtout quand on paye son loyer. Aujourd’hui nous en sommes à 100.000 personnes qui vivent dans 40.000 logements insalubres et qui mettent en péril leur vie quotidiennement parce que rien n’a été fait. La population marseillaise s’organise. C’est une plainte des évacués de toute la ville et aussi une plainte du mal-logement sur la ville", explique-t-elle.
Lionel Dian avec Guillaume Descours