"J'ai toujours été fascinée par les enquêtes": le procès Jubillar attire le public à la cour d'assises

Depuis le début du procès de Cédric Jubillar, la file d’attente devant la cour d’assises du Tarn ne désemplit pas. Chaque jour, les 80 places réservées au public sont prises d’assaut par des curieux venus de toute la région. Tous veulent assister à l’un des procès les plus médiatisés de ces dernières années, marqué par l’absence du corps de Delphine Jubillar et par les déclarations parfois contradictoires de l’accusé.
Lucie, chimiste, découvre les audiences pour la première fois. "Ça m’intéresse énormément, j’ai toujours été fascinée par les enquêtes", confie-t-elle au micro de RMC, impatiente de suivre les débats. À ses côtés, Julien, comédien, partage cette curiosité. "Est-ce qu’il est coupable ? Je ne sais pas… Mais on ne peut pas condamner quelqu’un s’il n’y a pas de preuves. C’est quelque chose qui questionne : est-ce que c’est lui, ou pas lui ?"
Lucie, elle, a moins de doutes. "J’ai envie de comprendre ce qui s’est passé dans sa tête, comment il en est arrivé là. Dans ses attitudes, il en joue beaucoup. Je pense qu’il a une certaine fascination, une sorte de satisfaction d’avoir commis un crime parfait. Moi, je pense que c’est lui… mais on verra bien."
Cédric Jubillar nie en bloc
Cédric Jubillar, 38 ans, est détenu depuis juin 2021. Il nie avoir tué Delphine, son épouse depuis leurs 18 ans, qui lui avait annoncé sa volonté de divorcer. "Je l’aimais, j’étais amoureux d’elle (…) et après on s’est perdus", a-t-il affirmé à la barre, situant la fracture au moment où elle a demandé le divorce.
Le lendemain de la disparition de Delphine, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines (Tarn), Cédric aurait déclaré à un ami : "Évidemment, c’est moi qui l’ai tuée." Interrogé sur cette phrase jeudi, il a reconnu : "Je n’ai pas tué Delphine, c’est une certitude. Dire ça, ce n’est pas intelligent, c’est sûr, mais qu’est-ce que vous voulez que je vous dise de plus ? Je pense que c’est mon tempérament, j’ai besoin d’expulser, de faire de l’humour."
Quelques jours avant la disparition, un adolescent de 16 ans rapporte également l’avoir entendu dire : "Ça se passe pas bien, j’ai envie de la tuer." L’accusé relativise : "Oui, je l’ai dit parce que j’étais énervé", tout en niant avoir évoqué l’idée de "l’enterrer".
"Un dossier sans corps, sans aveux, ça attire"
Disparue alors qu’elle préparait les fêtes de Noël, Delphine Jubillar, infirmière de 33 ans et mère de deux enfants, n’a jamais été retrouvée malgré d’importantes recherches. L’absence de corps et d’aveux nourrit les interrogations. "Un dossier sans corps, sans aveux… évidemment ça attire. On a envie de venir, de regarder, et de se forger sa propre opinion", souligne Me Laurent Bogué, avocat des enfants du couple. Le verdict est attendu le 17 octobre.