"Je n’arrive pas à faire mon deuil": à Marseille, des proches de victimes interpellent l'Etat

Un appel à trouver enfin une solution contre les fusillades mortelles à Marseille. Une tribune signée par plus de 200 élus, dont le maire de Marseille, est publiée ce mardi par Mediapart. Portée par un collectif des familles victimes, elle demande que l'Etat mette fin à la spirale infernale de violences qui touche la cité phocéenne depuis le début de l’année. 23 morts sont déjà à déplorer, des personnes assassinées lors de règlements de comptes sur fond de trafic de stupéfiants. Les signataires demandent aussi une meilleure prise en considération des familles de victimes, qu’elles soient ou non impliquées dans des trafics de stupéfiants. Des familles qui demandent notamment d’être mieux tenues informées des enquêtes ou d’être relogées lorsque les drames se produisent dans leur propre quartier.
"C’est une justice au ralenti"
Il y a un an, Fana a perdu son fils Liam, 23 ans, tué dans un hôtel à coups de couteau. Depuis, elle et son avocat, n’ont reçu aucune information sur l’enquête. "Je ne sais pas dans quelles circonstances, pourquoi, comment… Je n’ai aucune information, confie-t-elle avec beaucoup d’émotion. Je n’arrive pas à faire mon deuil, parce qu’on ne sait pas ce qu’il s’est passé. Je ne sais même pas combien de blessures a eu mon enfant. C’est une justice au ralenti."
"On devrait être prioritaire"
Anita, elle, a voulu déménager en 2018 quand son fils de 22 ans a été mortellement touché par une rafale de kalachnikov. Mais elle n’a reçu aucune aide. "J’ai fait appel à tous les services sociaux pour que je puisse avoir un logement, explique-t-elle. Et rien… C’est le problème de Marseille, il n’y a pas de logement. Des familles se retrouvent avec les mêmes personnes qui ont assassiné leurs enfants, dans le même quartier. Quand il nous arrive un drame comme ça du jour au lendemain, nous les familles, on devrait être prioritaire." Les associations de victimes appellent à un rassemblement ce dimanche à Marseille, "pour la paix et la justice".