"Ils ont pris possession du quartier": à Clermont-Ferrand, les habitants à bout face au trafic de drogue

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, est en visite à Clermont-Ferrand ce vendredi. Une visite sur le thème du narcotrafic alors que la ville du Puy-de-Dôme est confrontée à une flambée de violences depuis plusieurs semaines.
Depuis le début de l’année, six personnes ont été tuées à Clermont-Ferrand, dont quatre homicides sont en lien avec le trafic de drogue. Parmi les derniers drames qui ont secoué la ville, le corps d’un adolescent de 17 ans a été retrouvé calciné à l'arrière d'une voiture le 13 août dernier. Le 18 août, un homme a été grièvement blessé après une attaque au couteau dans la rue.
Un quartier est tout particulièrement touché, celui de la gare de Clermont-Ferrand comme le confirme Xavier Gibolt, président du comité de quartier, ce vendredi matin sur RMC. “Les habitants sont excédés. Dans notre quartier, on a un point de deal avec une trentaine de dealers. Ça deal non-stop toute la journée, selon les chiffres officiels c’est 700 clients par jour, c’est colossal."
"Nous on ne peut plus rien faire, ils ont pris possession du quartier. Vous ne pouvez pas sortir le soir, vous ne pouvez pas vous promener tranquillement. C’est des nuisances à n’en plus finir donc les habitants sont à bout”, souligne-t-il.
Des nuisances jours et nuits
Face à cette situation, le quartier perd également petit à petit ses commerces. “Comme tout le monde évite le quartier, les commerces qui restaient n’ont plus de clients donc ils ferment et personne ne les remplace. Donc c’est la mort du quartier et les habitants qui ont pu ont commencé à partir”, assure-t-il.
C’est ce qu’avait indiqué Sarah, habitante de Clermont, qui s’était confiée la semaine dernière à RMC. “J’essaye de déménager parce que quand il y a des armes, des hurlements et du trafic devant chez vous, il faut juste partir en fait”, souligne-t-elle.
Selon Xavier Gibolt, la peur s’est installée chez les habitants. “Cet été, quand il faisait chaud, les habitants ne pouvaient pas ouvrir les fenêtres à cause des nuisances. Ce sont des conditions de vie intolérables. Passé 16-17h, les personnes âgées ne sortent plus de chez eux parce que c’est à ce moment-là que le trafic monte en puissance. Vous avec des jeunes qui viennent acheter de la drogue qui sont parfois dans des états pas possible", pointe-t-il.
"Les gens ont peur et comme ils se tirent dessus régulièrement dans Clermont, les gens ont peur de se prendre une balle perdue ou de se retrouver dans une altercation et de se prendre un coup de couteau”, ajoute-t-il.
Un quartier de la gare où se rendre notamment Bruno Retailleau lors de sa visite ce vendredi. Il donnera ensuite une conférence de presse à la mi-journée pour laquelle des annonces concernant la sécurité sont attendues.