Jean-Claude Elfassi: "Si l'on prend une photo à l’intérieur d'une propriété privée, on ne peut la vendre"

- - Des maisons du Parc Talabot à Marseille, où Emmanuel Macron passe ses vacances d'été - BERTRAND LANGLOIS / AFP
Jean-Claude Elfassi est journaliste photographe et écrivain.
"Emmanuel Macron est le président de la République, c’est une personnalité publique, il travaille avec l'agence Best Image, il a passé toute sa campagne à se mettre en scène avec sa femme. Là, d’un coup, il verrouille sa communication, ne veut plus de photos et porte plainte contre un photographe.
C'était plus facile avant, on s'entendait bien avec les autres présidents. Nicolas Sarkozy sortait faire son footing ou son tour de vélo, ce n'était pas un problème. Jacques Chirac était le plus sympa. Il était facile à localiser. Il était chaque année au Fort de Brégançon, il venait nous serrer la main, nous demander si on voulait quelque chose à boire quand il faisait trop chaud.
"Je n'ai jamais eu de tels problèmes avec la police"
Pour l'arrestation du photographe, c'est inacceptable. Je n'ai jamais eu de tels problèmes avec la police. Une fois je suivais Rachida Dati, l'ancienne ministre de la Justice sous Nicolas Sarkozy. Elle était en voiture et j’étais en moto derrière. Les policiers chargés de sa sécurité m'ont contrôlé. Tout s'est bien passé, mais le contrôle lui a donné le temps de m'échapper.
Je ne connais pas le photographe arrêté, je sais juste qu'il à cinq ans d’expérience, on peut dire qu'il débute.
"La base de notre métier c’est de ne jamais violer de propriétés privées"
Il faut-être fou pour se retrouver dans une propriété privée et il doit très bien le savoir. Soit la propriété était mal délimitée, soit il ne l'a pas fait exprès mais cela me semble impossible.
La base de notre métier c’est de ne jamais violer de propriétés privées. Si l'on prend une photo en étant à l'intérieur d'une propriété privée, on ne peut la vendre. C'est une perte de temps. Aucun magazine ne se risquerait à diffuser lesdites photos. Cela entraîne une plainte immédiate et une convocation devant la justice".