Justice: "La mère d'Abdelkader Merah est aussi complice que son fils"

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Jeudi, la mère de Mohamed et Abdelkader Merah, Zoulikha Aziri, a été entendue par le tribunal. Son fils Abdelkader est poursuivi en appel pour "complicité d'assassinats" et "association de malfaiteurs terroriste".
En première instance, la cour d'assises spéciale de Paris avait condamné Abdelkader Merah, aujourd'hui âgé de 36 ans, à la peine maximale pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, mais l'avait acquitté du chef de complicité des sept assassinats perpétrés les 11, 15 et 19 mars 2012 à Toulouse et Montauban par son frère Mohamed.
Jeudi, la mère des Merah n'a pas été plus loquace qu'en première instance. "Madame depuis que j’ai perdu mon fils je ne dors plus. Moi aussi je suis née de l’autre côté de la Méditerranée. S’il vous plaît madame, si vous êtes croyante, dites-nous toute la vérité", implore Latifa Ibn Ziaten, en pleurs à à peine 5 mètres de Zoulikha Aziri qui répond sans se retourner: "Moi aussi j'ai perdu un enfant, tout ce que je vous ai dit c'est tout ce que je sais".
C'est à dire pas grand-chose, ses déclarations sont imprécises, floues. "Je ne sais pas", "j'ai oublié", dit-elle à propos de certaines dates comme celle de son propre remariage, ou celles des voyages de Mohamed Merah en Egypte, Syrie, ou Afghanistan, pour "faire du tourisme" dit-elle.
"Une fabrique de terroristes"
Voile noir et lunettes de soleil, Zoulikha Aziri dissocie Abdelkader de son frère Mohamed, dès ses premiers mots: "Celui qui a commis l'affaire est mort, pourquoi on l'incarcère lui alors qu'il n'a rien fait?". Elle l'a répété sans cesse "tout est normal" dans la famille Merah. Pas pour l'un des avocats de familles de victimes, pour qui au contraire, c'est "une fabrique de terroristes".
Pour Latifa Ibn Ziaten, dont le fils Imad, a été abattu par Mohamed Merah, la mère du terroriste a aussi sa part de responsabilité: "C'est important de voir la réaction d'une mère. Malheureusement, il n'y a plus rien. Elle n'a pas osé répondre. Je sais qu'elle a perdu son fils, que ses enfants n'ont pas réussi, qu'elle n'a pas réussi leur éducation. Peut-être qu'elle n'a pas eu de chance, mais elle pourrait répondre pour qu'on puisse faire notre deuil. Elle est aussi complice que ses enfants".