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Police-Justice

La corruption dans la police explose: l’IGPN tire la sonnette d’alarme et lance sa riposte contre les "ripoux"

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Face à une explosion des affaires de corruption, 234 en 2024, presque deux fois plus qu’il y a cinq ans, l’IGPN dévoile un plan d’action. Pressions des trafiquants, ventes illégales de données sur les réseaux sociaux, dérives facilitées par le numérique: la “police des polices” crée une délégation nationale anticorruption et mise sur la technologie pour traquer les “ripoux”.

Les policiers de plus en plus exposés aux risques de corruption: c’est le constat alarmant que dresse l’IGPN, la police des polices, qui a dévoilé ce mercredi son rapport annuel 2024.

L’année dernière, il y a eu 234 affaires “d’atteintes à la probité”, c’est quasiment deux fois plus qu’il y a cinq ans. Les enquêteurs de l’IGPN ont donc décidé de passer à la vitesse supérieure pour traquer les “ripoux”.

Quand la technologie facilite la corruption

D’un côté, les narcotrafiquants, par exemple, font pression sur certains policiers pour obtenir/acheter des informations sensibles. Mais de l’autre, de plus en plus de fonctionnaires arrondissent leurs fins de mois ou remboursent leurs dettes en vendant des données confidentielles, via les réseaux sociaux, pour quelques dizaines d’euros, parfois sans savoir à qui se sera destiné.

Une dérive accentuée par le numérique et les captures d’écran sur téléphone, déplore Stéphane Hardouin, le directeur de l’IGPN: "Aujourd’hui, la virtualisation, la nomadisation facilite peut-être l’accès aux données. Mais ça permet aussi la traçabilité qui n’existait pas avant le numérique. Donc c’est à nous de nous doter justement d’outils qui nous permettent de ne pas perdre du terrain par rapport à cette course technologique".

"C’est pourquoi nous engageons des moyens puissants avec la création d’une délégation nationale anticorruption", poursuit-il.

Au menu, un nouvel outil et un contrôle renforcé sur les consultations de fichiers de police, y compris avec l’aide d’un algorithme, pour débusquer des policiers qui feraient un trop grand nombre de recherches suspectes sans vraiment de lien avec leur mission.

Guillaume Biet