RMC
Police-Justice

La délinquance baisse pendant les JO 2024: "Ces équipes de police ne sont pas amenées à rester"

placeholder video
Le ministre de l'Intérieur démissionnaire Gérard Darmanin a indiqué que les dispositifs de sécurité déployés pour les JO en Seine-Saint-Denis laisseront des "héritages", comme des caméras de surveillance et des policiers supplémentaires.

Pendant que les Jeux olympiques de Paris remportent un vif succès en France, le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, dresse le premier bilan de la sécurité de l'événement. Lors de sa visite chez les policiers de Saint-Denis, il a annoncé une diminution de la délinquance en Île-de-France, avec une baisse de 25% des vols avec violence, de 40% des violences dans les transports et de 10% des infractions aux biens. Le dispositif de sécurité des Jeux laissera des "héritages" dans la région, comme des caméras de surveillance, des commissariats et des équipes supplémentaires "qui resteront".

Des moyens réclamés

Une pérennité du système de sécurité qui réjouit autant qu'elle étonne sur le plateau des Grandes Gueules, sur RMC.

Selon Samir, chauffeur VTC, ces chiffres positifs sont "la preuve que ça marche quand on met les moyens". Pour lui, tout est une question d'investissement, mais il craint que celui-ci ne dure pas dans le temps. "Mon cousin est policier dans le 93, ils ont reçu pas mal de renforts, mais on a déshabillé Paul pour habiller Jacques...", explique-t-il.

"Qu'est-ce qu'il va se passer demain? Qu'est-ce qu'on va faire de tout ça? Donnez-leur des moyens aux policiers", réclame-t-il.

Pour Charles Consigny, chroniqueur aux Grandes Gueules, pérenniser ce système de sécurité est une bonne chose, mais il faudra faire des choix. "On peut se donner les moyens. En Seine-Saint-Denis, qui est particulièrement en proie à la délinquance et à la criminalité, on doit pouvoir affecter plus d'effectifs, on peut se calmer sur autre chose et redéployer les forces de l'ordre où on en a besoin", assure-t-il.

Infaisable?

Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police nationale, doute de la faisabilité de cette annonce. "Je ne vois pas comment on peut tenir le même dispositif, indique-t-il dans Les Grandes Gueules. Il y a beaucoup de policiers de province qui sont venus pour renforcer les effectifs parisiens, mais ces équipes ne sont pas amenées à rester." D'autant plus que les "140.000 forces de l'ordre", parisiennes et provinciales, prendront bientôt des congés "bien mérités" après les Jeux.

"Gérald Darmanin me fait marrer, imaginer que le trafic de drogue a ralenti d'une manière ou d'une autre, imaginer que c'est la répression qui va ralentir la pauvreté...", note pour sa part Etienne Liebig, éducateur, en rappelant que la Seine-Saint-Denis est le département le plus pauvre de France, et que c'est selon lui la raison pour laquelle la délinquance se développe.

"Rien n'a changé, le trafic passe juste par Internet ou est là où les gens sont en vacances, mais il va revenir", assure-t-il.

Laure-Anne Marxuach