Légalisation du cannabis, lutte accrue contre le trafic d'armes... Les propositions des acteurs de terrain pour endiguer la violence à Marseille
Trois personnes sont mortes dans la nuit de samedi à dimanche dans deux probables règlements de comptes sur fond de trafic de stupéfiants. Deux hommes de 25 et 26 ans ont tout d'abord été abattus de plusieurs balles samedi soir dans la cité de "La Marine bleue" dans le 14e arrondissement. Le corps d'une troisième victime a lui été retrouvé carbonisé dans une voiture. Il s'agirait d'un homme de 27 ans enlevé en pleine rue dans la nuit de samedi à dimanche dans le 4e arrondissement de la cité phocéenne. Mercredi soir, c'est un adolescent de 14 ans qui a été tué par balles cité des Marronniers dans le 14e arrondissement.
Des renforts de police avaient pourtant été débloqués à Marseille par le ministère de l'Intérieur, mais face à l’ampleur des trafics et la violence qu’ils génèrent, c'est un sentiment d’impuissance qui domine sur place.
Même s’il se félicite des derniers renforts arrivés à Marseille, Eddy Sid du syndicat Unité reconnaît que la police ne peut pas combattre seule les règlements de compte:
"Les réponses sont multifactorielles. Nous ne serons pas l'alpha et l'omega des réponses et règlements de compte. Nous éviterons le passage à l'acte mais il y en aura de façon inéluctable. Il faut aussi une réponse des travailleurs sociaux en amont pour éviter que ces jeunes ne basculent dans la délinquance qu'on puisse les occuper, pour éviter qu'ils ne traînent et tombent dans la délinquance. Il y a aussi un travail à faire de la part des bailleurs sociaux", ajoute-t-il.
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La légalisation pour endiguer les trafics?
La nécessité d’une réponse sociale, Mohammed Bensaada, du Syndicat des quartiers populaires en est aussi convaincu. Mais le militant associatif veut surtout que l’on s'attaque au trafic d’armes:
"Les armes qui circulent sur le territoire marseillais, on sait très bien qu'elles sont arrivées après la guerre des Balkans et qu'elles viennent de là-bas. Aujourd'hui on parle d'atelier de remontage, on va avoir des petites manufactures dans les quartiers et ça va devenir incontrôlable, donc il faut vraiment bloquer la prolifération de ces armes", explique-t-il.
"C'est plus simple de s'attaquer aux flux financiers et au trafic d'armes qu'à la vente de cannabis", ajoute-t-il. Le syndicat des quartiers populaires prône aussi une légalisation de la vente de cannabis pour contrer les trafics.
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