Les associations catholiques contre Gleeden: "Ce sont des bigots qui veulent nous imposer leur morale"

- - AFP
"Pour Gleeden c'est assez simple, la confédération mène un combat idéologique en instrumentalisant le droit et le Tribunal de grande instance de Paris; en lui demandant des choses, à savoir l'annulation des contrats ou l'interdiction de la publicité, que la confédération n'est pas recevable à demander. Au fond, les membres de cette confédération sont les bigots qui ressurgissent et cherchent à censurer la liberté d'expression et la liberté du commerce.
Il ne faut pas se tromper dans cette histoire. La confédération voudrait nous faire croire que l'article 212, qui établit le devoir de fidélité, relèverait d'un ordre public de direction, comme par exemple l'interdiction de tuer, de violer ou de voler son prochain, et s'imposerait à tous. Or ce texte s'applique uniquement aux relations contractuelles maritales que seuls les époux peuvent invoquer l'un contre l'autre dans le cadre d'un divorce et uniquement dans ce cadre. Car la relation maritale relève de la vie privée.
"Une instrumentalisation politique"
La confédération est un tiers à la relation maritale, elle n'a pas de qualité pour agir. Est-ce qu'elle représente les époux qui ont été trompés? Non. Elle représente les associations familiales catholiques et elle promeut son idéologie, du moins sa conception de la vie. Mais sa conception de la vie n'est pas universelle. Au nom de quoi et au nom de qui la confédération agit-elle? Elle agit au nom d'une morale catholique, au nom d'associations familiales catholiques qui ont une certaine vision de la famille. C'est d'ailleurs une vision très excluante parce que, bien évidemment, il n'y a pas toute la diversité de la famille.
Elle n'a donc pas qualité pour agir et reprocher devant une juridiction le fait que Gleeden soit une société commerciale. Elle a le droit de faire du lobbying auprès des hommes politiques. Elle a le droit de prendre des tribunes dans la presse pour dire qu'elle n'est pas d'accord avec cela. Mais saisir le juge pour tenter de faire interdire la diffusion de la publicité par Gleeden, cela relève d'une instrumentalisation du prétoire. Et c'est une instrumentalisation politique.
"Personne n'oblige quiconque à s'inscrire sur Gleeden"
C'est n'est pas le business de l'infidélité que nous défendons, c'est la liberté d'expression, la liberté d'entreprendre face à des bigots qui veulent nous imposer leur morale. La confédération est un ensemble d'associations qui s'inscrit dans le catholicisme traditionnel et familialiste, qui cherche à imposer ses vues, sa conception du mariage, sa conception de la famille à l'ensemble de la société. C'est une confédération qui ne supporter pas la différence, qui ne supporte pas que l'on ne fasse pas comme elle. Elle cherche à censurer tout ce qui n'incarne pas ce en quoi elle croit, à savoir la famille traditionnaliste.
Gleeden est un site de rencontres entre personnes y compris dans le cadre de relations extra-conjugales certes. Mais personne n'oblige quiconque à s'inscrire dessus. Il y a des gens mariés comme des non-mariés. Gleeden fait la promotion de la vérité dans la relation parce qu'il y a beaucoup d'hypocrisie autour de l'infidélité. La confédération, à nos yeux, ce sont les nouveaux bigots, les censeurs d'une liberté d'expression qu'ils revendiquent à tout bout de champ pour eux-mêmes mais qu'ils dénient aux autres. Il y a leur liberté d'expression qu'ils veulent imposer à tous en censurant les autres".