Lycéenne tuée à Nantes: "C'était une jeune fille joyeuse et pure"

Une élève apporte des fleurs au lycée Notre-Dame de Toutes-Aides pour rendre hommage à la suite d'une attaque au couteau le 24 avril 2025, un élève a été tué et trois autres ont été blessés à Nantes, dans l'ouest de la France, le 25 avril 2025 - Loic VENANCE / AFP
L'adolescente de 15 ans décédée jeudi dans un lycée privé de Nantes a été frappée de "57 coups de couteau" lors d'une violente attaque commise par un élève, mais "aucun mobile" ne peut être évoqué de "façon certaine", a annoncé vendredi le procureur Antoine Leroy. Un jeune homme, hospitalisé entre la vie et la mort après avoir reçu plusieurs coups de couteau sur le crâne, est désormais "hors de danger".
Plusieurs centaines d'adolescents, munis de fleurs blanches et vêtus de couleur claire, se sont rassemblés au collège-lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides, vers 15h30, pour rendre hommage aux victimes, à l'appel du comité des élèves.
"Garder sa mémoire, c'est ce qu'elle aurait aimé"
Les mains tremblantes, Lou dépose une rose blanche dans la cour du lycée. C’est ici aux côtés de plusieurs centaines d’élèves, que la lycéenne vient d’assister à l’hommage rendu à sa camarade tuée. Dans un silence de plomb, des proches de l’adolescente ont notamment lu quatre textes en sa mémoire. "Elles ont dit que c'était une jeune fille joyeuse, pure et que c'était important de garder sa mémoire, c'est ce qu'elle aurait aimé", relate-t-elle au micro de RMC.
"Il faut être derrière" nos enfants
Des prières ont également été adressées pour soutenir les trois autres victimes, toujours hospitalisées mais hors de danger. Un moment très pesant, mais essentiel selon la lycéenne. "Beaucoup de gens sont venus de l'extérieur, déposer des fleurs, c'est très émouvant mais c'est beau aussi de voir que les gens étaient là. Cela concerne l'établissement entier, donc pour moi c'est important."
Parmi les élèves rassemblés, les plus jeunes se blottissent en larmes dans les bras de leurs parents… comme Céline, présente pour soutenir sa fille en classe de 5e. "Il ne faut pas les lâcher, il faut être derrière eux et les accompagner. J'ai dit à ma fille à la moindre question, qu'elle m'en parle", insiste la parent d'élève. Parler, pour tenter d’évacuer ce traumatisme écrasant, c’est d’ailleurs pour cette raison que la cellule psychologique de l’établissement rouvrira ses portes dès lundi matin.
"Fascination pour Hitler"
"En l'état il n'y pas d'élément déclencheur qui permette de comprendre" ce drame, a fait savoir le procureur vendredi soir. Un mobile peut en revanche être écarté, celui d'"une potentielle relation affective avec la jeune fille qu'il a tuée", même si la victime a été "la seule" du lycée avec laquelle le suspect pouvait "avoir un dialogue", d'après le magistrat.
Le suspect, hospitalisé jeudi soir après un examen psychiatrique qui a entraîné la levée de sa garde à vue, est "décrit par tout le monde comme étant extrêmement solitaire", ayant "peu d'amis voire pas du tout" et entretenant une "fascination pour Hitler".
"Il s'agit d'un jeune à l'évidence suicidaire", selon le procureur, qui a évoqué notamment des "scarifications" avant son passage à l'acte et des écrits où il "souhaitait qu'on lui tranche la gorge".