Maltraitance animale: ce que contient le nouveau plan de lutte du gouvernement

La SPA a vu une hausse des signalements pour maltraitance animale de 52% (illustration). - BERTRAND GUAY © 2019 AFP
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est attendu à 9h ce vendredi matin dans un refuge de la SPA (Société protectrice des animaux), à Chamarande (Essonne), afin d’y présenter son nouveau plan d’action contre la maltraitance animale.
En compagnie de Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture, le chef de la place Beauvau doit plus précisément annoncer la création de la Division nationale de lutte contre la maltraitance animale.
Cette nouvelle force d’action proposée par Gérald Darmanin sera composée de quinze enquêteurs au total. Cinq d’entre eux, dont un vétérinaire, forment le noyau central de l’équipe. Les dix autres seront répartis dans toute la France, au sein des détachements de l’actuel office qui supervise ce nouveau service.
Coopération internationale sur les trafics d’animaux
Les enquêteurs de ce service, rattaché à l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique, constitueront les dossiers pour les présenter devant la justice.
Ces gendarmes, chargés d’enquêter sur les maltraitances animales les plus graves, seront aussi amenés à faire du renseignement, de la prévention ou encore de la coopération internationale sur les trafics d’animaux.
La maltraitance animale ne fait qu’augmenter en France
En plus de cette division composée de quinze enquêteurs, des moyens humains pour faciliter le dépôt de plainte devraient aussi être rapidement mis en place.
Un besoin sans doute essentiel aux yeux du ministre, sachant que le nombre d’affaires de maltraitance animale a bondi de 30% en l’espace de cinq ans. Plus de 12.000 infractions ont été enregistrées en 2021, dont près de la moitié sur des chiens et un quart sur des chats. Des chiffres corroborés par ceux de la SPA. 2022 aura été une année noire pour l’organisme, les signalements pour maltraitance animale étant en hausse de 52 % par rapport à l'année précédente selon leurs statistiques.
Un phénomène préoccupant, même si certains enquêteurs s’interrogent sur l’intérêt d’un tel service dédié, auquel les policiers rechignent pour l’instant, à participer.
Les défenseurs des animaux sceptiques.
Hélène Thouy, avocate et co-présidente du parti animaliste estime sur RMC ce vendredi matin que ça ne va pas assez loin: "Ce n’est pas suffisant, ça va dans le bon sens mais les moyens ne sont pas là au regard de l’ampleur du problème", regrette-t-elle. "Ils ont tout fait pour faire échouer la loi sur la corrida, ont fait des gros cadeaux aux chasseurs, rien pour les animaux d’élevage… Et là on donne quelques miettes, c’est un progrès mais loin d’être suffisant."