Margot, 10 ans, fauchée mortellement par une octogénaire: l'émotion et le combat de sa mère avant le procès

Ce mardi à La Rochelle s’ouvre le procès de la conductrice octogénaire qui avait percuté plusieurs enfants en sortie à vélo en juin 2024. Parmi eux, Margot, une fillette de 10 ans qui n’avait pas survécu au choc.
La femme de 82 ans à l’époque, avait expliqué avoir fait un malaise et ne pas avoir vu les cyclistes, posant ainsi la question du contrôle médical à partir d’un certain âge pour conduire. Un malaise qui pose question, car l’octogénaire a pris la fuite après avoir renversé les enfants.
“C’est un passant qui a dû l'arrêter plusieurs centaines de mètres plus loin et après une dérivation de route. Elle s’est arrêtée à un feu, a tourné et a continué sa route passant devant les autres cyclistes qui n’ont pas été accidentées”, souligne sur RMC, Camille Paineau, maman de Margot.
Presque un an jour pour jour, l'octogénaire comparaît ce mardi matin pour homicide involontaire aggravé.
Pour Camille, il y a de l'appréhension, mais surtout de la colère depuis qu’elle connaît l’identité de la conductrice impliquée dans l’accident.
"La colère de se dire qu’une octogénaire a encore sa vie devant elle et que notre fille de 10 ans n’est plus là. Donc c’est une profonde colère”, appuie-t-il.
Des tests d'aptitude nécessaires?
D’autant plus ce drame aurait pu être évité, puisque selon elle, cette conductrice n’avait rien à faire sur la route.
“C’est terrible parce qu’on se dit, c’est juste qu’elle n’était plus apte. C’est ce qu’on nous dit. Quand on n’est plus capable de conduire, aujourd’hui, la société se dit, on prend le risque de ne rien dire, de ne pas encadrer juridiquement alors qu’on sait que ça coûte des vies”, confie-t-elle.
Elle affirme ce mardi sur RMC attendre beaucoup de ce procès. “J’attends qu’on reconnaisse sa responsabilité d’une part et que ça permette de faire prendre conscience aux députés, à la société, qu’il y a quelque chose à faire sur ce plan en termes d’aptitude à la conduite. Aujourd’hui, il est nécessaire d’agir et de mettre en place une loi qui oblige à mettre en place ces tests d’aptitude à la conduite tout au long de la vie”, assure-t-elle.
Engagée pour la mémoire de sa fille, et l'avenir de son fils qui a encore "toute sa vie devant lui"
Elle a fait de cette conviction un combat. Camille a rejoint un collectif qui soutient une proposition de loi pour contrôler la capacité des automobilistes à conduire tous les 15 ans. Cet engagement, elle le porte pour sa fille.
“Parce qu’elle le mérite, parce que ce qui est arrivé est profondément injuste et pour pas que ça arrive à d’autres personnes”, souligne-t-elle, assurant "tenir" grâce au petit frère de Margot en tentant de mener une vie "la plus normale possible".
De son côté, l’avocat de la conductrice explique plaider la relaxe de sa cliente dans cette affaire.