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Meurtre dans une mosquée: la famille d’Aboubakar Cissé va porter plainte pour assassinat à caractère terroriste

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Les proches d’Aboubakar Cissé, tué dans une mosquée de La Grand-Combe (Gard) le 25 avril, estiment qu’il s’agit d’un acte terroriste et annoncent leur intention de déposer plainte en ce sens vendredi.

L’assassinat d’Aboubakar Cissé, à la mosquée de La Grand-Combe, est-il un acte terroriste? "Oui", soutiennent les avocats de la famille de la victime: ils ne comprennent pas que la justice antiterroriste ne se saisisse pas de cette enquête. Alors, ils ont décidé de porter plainte ce vendredi 2 mai. Une plainte avec constitution de partie civile qui sera déposée auprès du doyen des juges d’instruction, à Paris. Guillaume Biet, chef du service Police-Justice à RMC, a pris connaissance du contenu de cette plainte.

Le frère aîné d'Aboubakar Cissé, Yoro Cissé (à gauche), entouré d'autres proches et d'hommes politiques lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale, le 29 avril 2025.
Le frère aîné d'Aboubakar Cissé, Yoro Cissé (à gauche), entouré d'autres proches et d'hommes politiques lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale, le 29 avril 2025. © Thomas Samson / AFP

Le suspect encourt la réclusion criminelle à perpétuité dans tous les cas

Alors, que disent les avocats de la famille? Pour appuyer leur démarche, les avocats soulignent d’abord la "rare violence", "l’exceptionnelle barbarie"de l’assassin qui s’est acharné sur sa victime, dans une mosquée et qui a filmé son geste, puis diffusé les images. En résumé, selon eux, ce crime est une "entreprise individuelle" en vue d’intimider par la terreur, soit la définition juridique d’un acte terroriste.

Mais les magistrats du parquet national antiterroriste, eux, n’ont pas la même analyse: car aucun indice, pour l’instant, ne relie cet assassinat à une idéologie terroriste. L’affaire est donc actuellement qualifiée de "meurtre aggravé" parce qu’il était prémédité et commis en raison de la religion de la victime. Ce qui veut dire que le suspect encourt la réclusion criminelle à perpétuité dans tous les cas, que cette affaire soit qualifiée ou non de terroriste.

La plainte sera examinée par le doyen des juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris. Après analyse, il décidera : soit de laisser l'affaire au juge actuel de Nîmes (auquel cas, les avocats feront un recours), soit d'ouvrir une nouvelle instruction judiciaire pour assassinat à caractère terroriste et nommera un juge d'instruction à Paris, spécialisé dans l'antiterrorisme. Le suspect, lui, est toujours en Italie, en attendant son extradition très prochaine vers la France, dans les jours qui viennent.

Guillaume Biet