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Mickaëlle Paty exfiltrée à la fin du procès de l’assassinat de son frère: "Totalement inadmissible"

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Mickaëlle Paty, la sœur du professeur assassiné en 2020, a dû être exfiltrée à la fin du procès de l’assassinat de son frère vendredi dernier, après avoir été prise à partie par des proches des personnes condamnées.

Une sortie du tribunal par une porte dérobée, sous la protection des gendarmes. A la fin du procès de l’assassinat de Samuel Paty vendredi dernier à Paris, sa sœur Mickaëlle Paty a dû être exfiltrée. "Dès que le juge a énoncé les chefs d’inculpation retenus contre les accusés, il y a eu un choc dans la salle, raconte-t-elle au Figaro. Les proches des accusés formaient un énorme bloc dans la salle d’audience, ils se sont montrés de plus en plus bruyants. (…) Puis après le verdict, ce brouhaha s’est amplifié et j’ai entendu distinctement des proches des accusés s’en prendre à moi verbalement : la famille de Brahim Chnina, notamment, s’est tournée vers moi et certains ont dit «c’est de sa faute, elle va tous les jours à la télé, ce matin elle était sur BFM !» Ils ont alors commencé à se lever pour aller dans ma direction et les gendarmes, qui étaient trois fois plus nombreux que d’habitude pour sécuriser l’audience, se sont interposés."

"L’un d’eux est venu immédiatement me dire : «on va vous faire sortir par une autre porte», poursuit Mickaëlle Paty. Dans ces moments-là, on ne réfléchit pas trop, on n’a pas envie de se retrouver seul dans la rue face aux familles des prévenus. Je suis sortie avec une amie par une porte dérobée du palais de justice, sous l’escorte des gendarmes, et on a été exfiltrées par le côté dans un dédale de coursives. Les gendarmes ne nous ont pas quittées jusqu’à ce qu’on soit dans le taxi."

Les Grandes Gueules du 23 décembre : Charles Consigny, Joëlle Dago-Serry et Jérôme Marty - 9h/10h
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"Des sanctions doivent être prises immédiatement"

Pour le Dr Jérôme Marty, "c’est totalement inadmissible". "Cette femme a souffert et la France a souffert, souligne-t-il dans Les Grandes Gueules ce lundi sur RMC et RMC Story. La montrer du doigt, l’obliger à sortir par une porte dérobée… J’espère que ça va ouvrir un deuxième procès, celui de ceux qui l’ont menacée. Des sanctions doivent être prises immédiatement. On ne peut pas accepter ça. Quand on est insulte et menace madame Paty, c’est la France qu’on menace. J’attends des sanctions."

"Je ne comprends pas pourquoi c’est madame Paty qui s’est fait sortir, abonde la coach de vie Joëlle Dago-Serry. Quand est-ce qu’on va arrêter de laisser la place aux mauvais dans ce pays? Cette dame a perdu son frère. Elle se bat pour qu’il ait justice. Et elle se fait exfiltrer. C’est elle qui ne peut pas assister à la fin du procès. Pourquoi est-ce que ce n’est pas la sœur de monsieur Chnina qui s’est fait sortir de la salle d’audience? (…) Quoi qu’on dise, cette famille est quand même problématique."

Vendredi, la cour d’assises spéciale de Paris a condamné les huit accusés à des peines allant d’un an d’emprisonnement à 16 ans de réclusion criminelle, au-delà des réquisitions pour plusieurs d’entre eux. Azim Epsirkhanov et Naïm Boudaoud, les deux amis du terroriste Abdoullakh Anzorov, ont écopé des plus lourdes peines pour complicité d’assassinat terroriste: 16 ans de prison. Abdelhakim Sefrioui et Brahim Chnina, accusés d’avoir été à l’origine des menaces islamistes, ont été respectivement condamnés à 15 ans de prison et 13 ans de prison pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

"Les peines qui ont donc été prononcées vendredi soir ont finalement conforté la gravité des faits commis, estime Mickaëlle Paty. La justice a été juste. Il fallait qu’elle le soit." Abdelhakim Sefrioui, Azim Epsirkhanov et Naïm Boudaoud ont déjà annoncé leur intention de faire appel.

LP