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Police-Justice

Monique Olivier "demande pardon" aux familles des victimes, au dernier jour de son procès

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Monique Olivier, jugée pour complicité dans les enlèvements et meurtres de Marie-Angèle Domèce, de Joanna Parrish et d'Estelle Mouzin, a demandé pardon aux familles des victimes ce mardi au dernier jour de son procès, à la cour d'assises de Nanterre.

"Je demande pardon" aux familles des victimes "tout en sachant que c'est impardonnable tout ce que j'ai fait", a dit Monique Olivier ce mardi au dernier jour de son procès devant la cour d'assises de Nanterre (Hauts-de-Seine). "Je regrette tout ce que j'ai fait", a ajouté l'accusée, invitée une dernière fois à s'exprimer avant que la cour se retire pour délibérer.

L'ex-épouse du tueur en série Michel Fourniret est jugée pour complicité dans les enlèvements et meurtres de Marie-Angèle Domèce, de Joanna Parrish et d'Estelle Mouzin. Les avocats généraux ont requis la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, "au vu de la gravité exceptionnelle des faits commis, de la nécessaire protection de la société". Le verdict est attendu ce mardi.

Des excuses bégayées, comme un exercice imposé. Après trois semaines d'audience, la cour et les parties civiles ont eu du mal à percevoir de l'empathie de l'autre côté du box. Monique Olivier a redit que ce qu'elle avait fait était impardonnable. Des excuses qui arrivent bien trop tard pour les familles dans ces trois dossiers, dont le plus ancien, celui de la disparition de Marie-Angèle Domèce, remonte à 1988. Le corps de cette jeune fille de 18 ans, ainsi que celui d'Estelle Mouzin, 9 ans, restent introuvables.

L'avocat de Monique Olivier a tenté de montrer que dans ces aveux, il y a pour l'ex-femme de Michel Fourniret, déjà condamnée à la perpétuité, un choix d'humanité, rappelant qu'elle n'est pas la tueuse en série du couple.

Déjà condamnée comme complice

La cour devra répondre à sept questions sur son rôle dans la disparition de Marie-Angèle Domèce à Auxerre en 1988, sept autres sur l'enlèvement, le viol et le meurtre de Joanna Parrish dont le corps avait été retrouvé immergé dans l'Yonne en 1990, et cinq questions sur la disparition d'Estelle Mouzin le 9 janvier 2003 en Seine-et-Marne.

A rebours de l'image de victime présentée par Monique Olivier tout au long de son procès, l'accusation a rappelé les choix faits par l'ex-épouse de Michel Fourniret: mettre en confiance Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish en sachant qu'elles allaient droit à la mort, ou se taire pendant 16 ans au sujet de "la petite" Estelle Mouzin.

Monique Olivier habitait Nîmes quand "l'ogre des Ardennes" était entré dans sa vie en 1987. Elle en avait divorcé en 2010, depuis sa cellule de prison, après avoir été condamnée comme complice de ses assassinats.

L'autre avocat général, Hugues Julié, a regretté que Monique Olivier ait fait "le choix de garder une part d'ombre sur ces faits" et sur "sa responsabilité pleine et entière" dans les crimes.

"Sans les aveux, personne n'est là aujourd'hui pour ces trois affaires", avait plaidé Me Richard Delgenes, conseil historique de Monique Olivier, soulignant qu'"il n'y a pas d'aveux de Michel Fourniret qui tiennent la route" sans ceux de Monique Olivier.

LP et MD avec AFP