Montée des actes anti-religieux en France: "Ça va des profanations de cimetière aux agressions à la personne"
C’est un signal d’alerte qui a été lancé par deux députés jeudi. Ludovic Mendes, député LREM de Moselle, et Isabelle Florennes, députée Modem des Hauts-de-Seine, sont chargés par le Premier ministre d’une mission sur les actes anti-religieux en France. Jeudi, lors d’un point d’étape, ils ont mis en avant une “montée de la haine” contre les cultes et ceux qui les pratiques.
Invité sur RMC ce vendredi matin, Ludovic Mendes dresse un constat dur.
“On est inquiet par rapport à la montée et aux auditions qu’on a pu avoir. La haine monte de plus en plus dans notre pays. Elle monte en ligne, elle monte dans les agressions à la personne et elle vise les religieux directement ou les personnes supposées être religieuses. Sur l’année complète, on est à peu près à 1.700 actes anti-religieux référencés. C’est une tendance, ce n’est pas encore la réalité des faits puisque beaucoup de personnes ne portent pas plainte. Il y a des personnes qui ne prennent pas le temps ou qui ont peur de ne pas être considérées. Donc malgré tout, les communautés reconnaissent qu’il y a un véritable travail d’accompagnement qui est fait par les services de justice et de police, mais il y a toujours ce sentiment de ne pas être pris en considération”, explique-t-il.
Si les trois grandes religions monothéistes sont concernées, ce sont les actes antisémites qui sont les plus nombreux. Cependant, les actes anti-musulmans sont également en forte augmentation. En effet, par rapport à 2019, les 213 actes anti-musulmans constituent une hausse de 38%.
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Pas "d'agresseur type", selon Ludovic Mendes
Ces actes anti-religieux se déclinent différemment selon le député.
“Ça va être des profanations de cimetières, profanations d’églises, de temples. Tags sur des synagogues ou des mosquées. Mais ça passe aussi à l’agression à personne et on l’a vu avec les actes antisémites depuis une vingtaine d’années, c’est aussi les agressions à personne au sein du domicile privé avec les affaires Halimi, Mireille Knoll”, appuie-t-il.
Selon lui, il est impossible de faire le portrait-robot d’un agresseur type. “Ça peut être des jeunes complètement ignares, on peut avoir du déséquilibré, du militant politique, des personnes haineuses, des islamistes, du traditionaliste catholique, malheureusement un peu de tout”, détaille-t-il.
Le rapport finalisé doit être remis au Premier ministre, Jean Castex, début mars.