Moralisation de la vie publique: les Français applaudissent, mais…
Interdiction pour les députés ou sénateurs de recruter des membres de leur famille comme assistants, suppression de la réserve parlementaire, obligation de présenter des justificatifs pour chaque dépense… Mais aussi suppression de la Cour de justice de la République, une juridiction d'exception destinée aux ministres, très régulièrement accusée de trop grande indulgence… Voilà quelques mesures fortes du projet pour redonner "confiance" dans la vie démocratique, présenté jeudi par le Garde des Sceaux François Bayrou.
"Ça ne peut qu'améliorer les choses"
Des mesures qui ont marqué les esprits des Français rencontrés par RMC. Lucas, par exemple, salue l'annonce de la création d'une banque publique pour financer les campagnes électorales. "On sait qu'il y a des abus, on sait qu'il y a des financements qui ne sont pas tout à fait honnêtes. Ça ne peut qu'améliorer les choses dans la situation actuelle". Certains s'attendaient à une réforme beaucoup moins ambitieuse, et saluent les mesures proposées. Luc applaudit la limitation à trois mandats identiques successifs. "Ce sont des réformes qui peuvent avoir des effets redoutables (sic) sur la composition du personnel politique".
"Parlementaires, attention à ne pas détricoter la loi"
"Il y a une réelle prise de conscience", se réjouit Hugo, qui craint, toutefois, que ces mesures ne soient "que de la communication pour redorer l'image des dirigeant politiques". "Ils se rendent compte qu'on ne les aime plus, qu'on n'a plus confiance en eux. Cela ne paraît toutefois pas sincère". "Après, ce projet de loi a le mérite d'exister. Ça va dans le bon sens", admet-il.
Hugo prévient: il sera vigilant lors de l'examen du texte au Parlement. Et il ne sera pas le seul à en croire le politologue Olivier Rouquan. "L'opinion est de plus en plus exigeante et intransigeante. Il ne va pas falloir que les parlementaires essaient de détricoter le projet de loi". L'attitude des parlementaires sera scrutée par les Français lors de l'examen du texte cet été à l'Assemblée.