"On voudrait juste savoir qui l’a tué": Mohamed ne faisait pas partie des émeutiers selon sa famille

Une enquête ouverte à Marseille après la mort d'un homme, dimanche dernier pendant les émeutes. L’homme, tué en marge de la cinquième nuit d’émeutes après la mort du jeune Nahel, s’appelait Mohamed et avait 27 ans. Il était livreur Uber, père de famille d’un premier enfant, et en attendait un second. C’est probablement un tir de flash-ball qui aurait déclenché son arrêt cardiaque selon le parquet de Marseille, qui précise qu'à ce stade, il n'est pas "possible de déterminer si la victime avait participé" à ces émeutes.
Les yeux rouges, gonflés, Nour sort de chez elle. La femme de Mohamed peine à retenir ses larmes.
“J’arrive pas à faire rentrer dans ma tête que mon mari est parti. Il m’a laissée avec deux enfants. S’il n’y avait pas eu ce policier, mon mari ne serait pas parti”, confie-t-elle.
Pour elle, la responsabilité de la police ne fait aucun doute. Elle affirme que son mari ne participait pas aux émeutes. D’autant que la procureure de Marseille lui a fait le récit des minutes qui ont précédé le décès de Mohamed. “Il conduisait son scooter. Ensuite, il a lâché une main et il tenait le bas de son thorax. Il s’est précipité chez sa mère, il est descendu et c’est là qu’il est tombé par terre”, décrit-elle.
Une marche blanche ce jeudi
Cause du décès annoncée dans un premier temps par l'hôpital: crise cardiaque. “Trois jours plus tard, ils m’ont dit qu’il a été tué par un flash-ball”, ajoute Nour.
Oncle, tantes, cousins, amis… Ils sont une quinzaine rassemblés à Air Bel, cette cité marseillaise, où vivait Mohamed.
“On voudrait juste savoir qui l’a tué. On voudrait avoir cette personne devant nous et qu’on nous dise que c’était bien lui. On demande la justice. Ce n’est pas la première fois qu’un jeune meurt et ça va continuer”, regrette Lina, la cousine de Mohamed.
La famille de Mohamed appelle au calme, et organise une marche blanche ce jeudi à 18h.