Mort de la petite Lisa: la directrice de l'école soupçonnait des maltraitances

Une enquête administrative par le rectorat de Normandie a été ouverte après la mort de la petite Lisa, 3 ans, vraisemblablement battue à mort par son beau-père et sa mère le week-end dernier à Conches-en-Ouche, dans l'Eure. On en sait un peu plus sur le déroulement des faits, notamment grâce à l’autopsie du corps qui a révélé que l’enfant subissait des coups fréquemment, comme le révèlent des hématomes plus anciens.
Un fait dont s’était douté la directrice de l’établissement où était scolarisée Lisa. Elle soupçonnait déjà des maltraitances. Celle qui était aussi la maîtresse de la classe de moyenne section de Lisa avait remarqué, deux semaines après la rentrée, un bleu sur le corps de la petite fille.
Suspendue à titre conservatoire
Elle prend donc la décision d'en parler aux parents de Lisa, leur demande des explications et envisage de saisir les services sociaux. La semaine suivante, Lisa ne vient pas à l'école. Le corps enseignant envisage une maladie, une angine ou le Covid, qui sont très fréquents en ce moment dans les écoles de la région.
À son retour, le lundi, la directrice compte faire un signalement en cas de nouveaux bleus, mais Lisa n'est jamais revenue. Elle est décédée sous les coups de ses parents dans la nuit de samedi à dimanche. La directrice, elle, a reçu mercredi le soutien des différents syndicats de sa profession alors qu’elle a été suspendue à titre conservatoire pour la protéger et permettre à l'enquête de se dérouler sans accroc, explique le rectorat. L'un des syndicats a regretté qu’elle soit le "fusible idéal pour endosser toutes les responsabilités".