Mort de Lisa: sa directrice d'école toujours suspendue deux ans après

INFO RMC. Il y a deux ans jour pour jour, la petite Lisa mourrait sous les coups de sa mère et de son beau-père à Conches-sur-Ouches dans l'Eure. Les parents sont depuis incarcérés. La maîtresse et directrice d'école de l'enfant est toujours suspendue.

Cela fait deux ans que la petite Lisa est morte sous les coups de sa mère et son beau-père à Conches-sur-Ouches dans l’Eure. Ils sont incarcérés depuis, en attente de leur procès. Au moment de son décès, la fillette de 3 ans portait de multiples hématomes d’âges différents sur "le visage, les quatre membres, le thorax, le dos, le pubis" avait indiqué le procureur de la République d’Évreux.

Les enquêteurs tentent toujours de comprendre pourquoi ni la gendarmerie, ni les services de l’aide sociale à l’enfance, n’ont été informés de ces violences.

Selon une information de RMC, sa maîtresse, Séverine, qui était aussi la directrice de l’école où était scolarisée Lisa, est toujours suspendue. Elle le sera à priori jusqu’au procès puisqu’elle est aussi mise en examen pour non-dénonciation de mauvais traitements.

La directrice avait pourtant, 10 jours après la rentrée des classes, convoqué la maman de Lisa, et celle-ci avait justifié un bleu et une morsure sur le corps de sa fille. Puis Lisa a été absente une semaine. La directrice manque de temps et veut revoir la petite-fille avant de faire un signalement. Mais c’est trop tard, Lisa meurt à la fin de la semaine.

“Elle ressasse cette rentrée d’il y a deux ans et sa mise en examen par le procureur. C’est vrai que Séverine allait faire cette information préoccupante et le meurtre de Lisa est arrivé quelques heures avant qu’elle ne remplisse ce document”, explique Thierry Pajot, secrétaire national du syndicat des directrices et directeurs d’écoles.

Un procès à l'été 2026?

Depuis cette affaire, il constate que le nombre de signalements faits par des directeurs d’écoles a augmenté.

“Ça nous a fait prendre conscience de toute la responsabilité qui pèse sur nos épaules. N’importe quel directeur aurait pu être à la place de Séverine. Alors je ne veux pas que Séverine serve d’exemple. Les coupables, ce n’est pas Séverine, c’est bien la famille”, appuie-t-il.

L’enquête est toujours en cours et le procès ne devrait pas se tenir avant l’été 2026.

Bérengère Bocquillon avec Guillaume Descours