Mort de Maëlys: Nordahl Lelandais a "tout foutu en l'air", raconte la mère de la fillette

La mère de Maëlys, Jennifer Cleyet-Marrel, a décrit lundi devant les assises de l'Isère sa "vie brisée" depuis l'enlèvement et le meurtre de sa fille, pour lesquels est jugé Nordahl Lelandais depuis la semaine dernière.
"Il a tout foutu en l'air en un quart de seconde, tout s'effondre du jour au lendemain", a déploré la mère de famille, qui a dit se croire parfois "dans un cauchemar" depuis cette fin d'été 2017.
Après la mort de Maëlys, le couple divorce, leur maison est vendue. "Tout nous rappelait Maëlys, cette absence était insupportable", raconte-t-elle. Une photo de la fillette de huit ans, disparue lors d'une fête de mariage dans la nuit du 26 au 27 août 2017 à Pont-de-Beauvoisin, est posée sur la barre, face à l'accusé qui garde les yeux baissés. La quadragénaire a lu un texte rendant hommage à sa fille, une "héroïne" qui est parvenue à mettre "un dangereux criminel en prison".
"Je n'ai pas su te protéger des méchants, je n'ai pas tenu la promesse que je t'ai faite", a-t-elle dit, s'adressant à la fillette. "J'aurai cette culpabilité en moi jusqu'à la fin de ma vie".
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Un pressentiment depuis le début de l'affaire
La mère a raconté la soirée du mariage, quand Nordahl Lelandais, qu'elle ne nomme pas mais décrit comme "l'autre" ou "l'homme au tee-shirt bleu", avait montré des photos de ses chiens à Maëlys.
Lorsqu'elle remarque ensuite l'absence de sa fille et entame des recherches, elle dit avoir vu l'ancien maître-chien "remonter du parking". "Je lui ai demandé s'il avait vu Maëlys et il m'a répondu : 'Non, je ne l'ai pas vue', d'un ton blasé", s'est-elle remémoré.
Selon elle, l'accusé avait "une arrière-pensée" lorsqu'il s'est fait inviter au mariage à la dernière minute. "Ca a été ma fille, ça aurait pu être une autre".
Rapidement soupçonné, Nordahl Lelandais n'avait été confondu qu'en février 2018, par la découverte d'une tâche de sang dans le coffre de sa voiture. Il avait alors admis avoir tué la fillette "involontairement".
"Je m'en veux de ne pas avoir suivi mon intuition", a regretté Jennifer Cleyet-Marrel, se disant persuadée "dès le 28 août que c'était lui quand on a su qu'il était parti avant l'arrivée des gendarmes".
"Pour moi, il aurait dû avouer dès le 30 novembre 2017", quand des images de vidéosurveillance montrant une forme claire dans la voiture du suspect sont révélées. "Il a eu plein d'occasions de dire la vérité", a-t-elle déploré.