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Police-Justice

Nantes, Bordeaux, Lyon... des heurts dans plusieurs grandes villes en marge de la mobilisation des "gilets jaunes"

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- - BORIS HORVAT / AFP

Alors que les rassemblements se sont déroulés plus ou moins dans le calme tout au long de la journée, les manifestations ont dérapé dans plusieurs villes en fin d'après-midi avec des affrontements entre casseurs et forces de l'ordre.

La mobilisation des "gilets jaunes" a de nouveau donné lieu à des heurts dans plusieurs grandes villes. À Paris, si la manifestation a été beaucoup plus calme que la semaine précédente, des casseurs ont brûlé plusieurs véhicules et tenté de monter des barricades, mais ils ont à chaque fois été rapidement contrôlés par les forces de l’ordre, déployées en nombre dans les rues de la capitale.

Ailleurs, en France, des heurts ont également éclaté entre manifestants et forces de l’ordre. C’est notamment le cas à Lyon. Des groupes ont lancé des bouteilles et fumigènes vers les policiers qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes. Aux cris de "Macron démission", "Macron rends le pognon", le cortège avait défilé dans un calme relatif dans la Presqu'île, au centre de la ville, entre Rhône et Saône, en début d'après-midi. Puis la tension est rapidement montée quand la manifestation a voulu se diriger vers la préfecture sur la rive opposée du fleuve. Neuf interpellations avaient eu lieu vers 16H00, "un nombre appelé à évoluer", selon la préfecture. Plusieurs centaines de "gilets jaunes" ont ensuite retraversé le Rhône vers 16H30 pour se rendre place Bellecour, au cœur du centre-ville, où des heurts violents ont à nouveau éclaté. 

Huit interpellations à Nantes

À Bordeaux, le cortège des "gilets jaunes", qui a rassemblé pacifiquement plusieurs milliers de personnes dans les rues de Bordeaux, a dégénéré en fin de parcours sur la place face à l'Hôtel de Ville, où des manifestants ont lancé des cocktails Molotov. Les forces de l'ordre ont mené plusieurs assauts et fait usage de gaz lacrymogène contre les casseurs qui ont répliqué en allumant des feux, utilisant des frondes et jetant des pavés. Sur la place Pey Berland, bordée par la mairie et la cathédrale Saint-André, des casseurs ont affrontés aux forces de l'ordre, alors que certains "gilets jaunes", partisans d'une manifestation pacifique, tentaient de les dissuader, certains se mettant à genoux.

Des heurts ont également éclaté à Toulouse où plusieurs milliers de manifestants participant à trois défilés distincts ont fusionné en un seul cortège. La police a tenté de les repousser hors du centre-ville. Dans le quartier de Compans-Cafarelli, où tous les magasins avaient baissé leurs rideaux, les manifestants jetaient toutes sortes de projectiles, canettes, cailloux ou bouteilles, sur les forces de l'ordre, celles-ci répliquant par des jets de grenades de gaz lacrymogène sur la foule. Au total, une vingtaine de personnes ont été interpellées a indiqué la préfecture. 

Affrontements sur la Canebière

À Nantes, c’est une marche pour le climat qui a rassemblé près de 3000 personnes dont plusieurs "gilets jaunes" qui a dégénéré. Huit personnes ont été interpellées selon la préfecture. La manifestation a été marquée par des jets de projectiles et des dégradations de mobilier urbain. "L'usage de la force a été rendue nécessaire en raison de tentatives de forcer les barrages de police devant la préfecture, de jets de projectiles contre les forces de l'ordre et de dégradations, notamment de mobilier urbain. Une vitrine d'un commerce a été dégradée", a indiqué la préfecture de Loire-Atlantiquede l'ordre.

Enfin à Marseille, où la manifestation s'était déroulée dans le calme tout au long de la journée, la situation s'est nettement tendue en fin d'après-midi avec notamment des affrontements sur la Canebière. 

Guillaume Descours (Avec AFP)