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Sécurité renforcée à la prison de Condé-sur-Sarthe: "Des visiteurs ont été obligés de se mettre en sous-vêtements devant des surveillants"

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La sécurité a été drastiquement renforcée à la prison de Condé-sur-Sarthe depuis l'agression de deux surveillants par un détenu radicalisé. Mieux équipés, les surveillants ont également renforcé les conditions de fouille des visiteurs.

Depuis l'attaque de deux surveillants par un détenu radicalisé le 5 mars dernier, le Centre Pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe dans l'Orne tourne au ralenti. L'une des prisons les plus sécurisées de France n'est plus vraiment la même. Après l'attaque terroriste, des mesures spécifiques sont venues renforcer un niveau de sécurité déjà très élevé, car seuls les détenus considérés comme parmi les plus dangereux y séjournent.

Pour les familles des détenus de Condé-Sur-Sarthe par exemple, l'accès au parloir a bien changé. Un portique de sécurité sera bientôt installé. En attendant, les palpations sont systématiques, femmes mais aussi enfants et même les couches des nourrissons sont fouillées.

"Un certain nombre de familles ont décidé de cesser d’emmener les enfants au parloir"

"On a demandé aux visiteurs et donc aux familles de détenus de se mettre en sous-vêtements devant les agents de police qui pratiquaient une grande opération de contrôle", explique l'avocate Amélie Morineau à RMC.

"Ces scènes ont été a priori tellement traumatisantes qu’un certain nombre de familles ont décidé de cesser d’emmener les enfants au parloir", ajoute-t-elle.

Depuis le 25 mars et la fin du blocage le climat en détention reste dégradé et tendu, selon plusieurs sources pénitentiaires: "Il y en a qui ont été traumatisés. Moi je parle mais il y a des collègues qui ne sont pas encore revenus", explique Alassane Sall, syndicaliste FO pénitentiaire. 

Gilet pare-balles et tazers

À Condé-sur-Sarthe, les surveillants sont maintenant équipés de gilets par balles tandis et de tazers tandis que les bombes au poivre doivent être expérimentées. Les Unités de vie familiale, d'où est parti l'attaque, sont toujours fermées et aucune date de réouverture n'a été donnée pour l'instant.

Nicole Belloubet, la ministre de la justice, doit être auditionné sur les circonstances du drame cet après-midi devant l'Assemblée nationale.

Gwladys Laffitte (avec Guillaume Dussourt)