Paris: pas d'enquête administrative contre le policier qui a mis en joue des manifestants violents

Gérald Darmanin à Lille le 14 septembre 2023 - Sameer Al-Doumy / AFP
Soupçonnés d'être impliqués dans l'attaque d'une voiture de police samedi, à Paris, lors de la marche contre les violences policières, deux hommes sont présentés à la justice ce mardi. Un mineur sera jugé pour violences et dégradations aggravées, tandis qu'un majeur sera présenté à un magistrat.
Lors de cette attaque, l'un des policiers, passager de la voiture, a sorti son arme pour faire reculer les manifestants. Ses trois collègues ont été légèrement blessés.
Malgré la polémique, pas d'enquête administrative ouverte, mais des "félicitations" du préfet de police pour l'agent qui a mis en joue les manifestants pour les faire reculer samedi. “Il n'y a aucun soupçon de faute professionnelle”, a-t-il ajouté. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, recevra les quatre policiers ce mardi, pour les assurer lui aussi de son soutien.
“Moi, je voudrais féliciter les policiers de cette voiture. Féliciter ce policier qui a, je crois, réussi à garder sauve la vie de ses collègues. J’ai décidé non seulement de ne pas engager d’enquête administrative envers ce policier, mais également de le remercier”, a-t-il indiqué.
"Extrêmement choquant"
Une décision prématurée et liée à un parti pris du politique en faveur des policiers, estime Patrick Beaudoin, président de la Ligue des droits de l'Homme.
“Que le préfet de police vienne apporter son soutien à des policiers qui étaient malmenés dans leur véhicule, je trouve ça normal. Mais qu'ensuite, il vienne féliciter celui qui a brandi de façon menaçante une arme à feu et qu’ensuite, tout ce beau monde soit honoré par le pouvoir politique, je trouve ça extrêmement choquant”, explique-t-il.
Pour lui, une enquête était obligatoire pour déterminer si oui ou non, le geste du policier était nécessaire et proportionné.