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Police-Justice

"Plus jamais ça": après le procès Le Scouarnec, le combat des victimes se poursuit

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Plusieurs victimes de Joël Le Scouarnec sont reçues mardi par Frédéric Valletoux, président de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Elles dénoncent l'indifférence des politiques et de la société, et appellent à régler les dysfonctionnements.

Deux semaines après la fin du procès de Joël Le Scouarnec, certaines victimes sont reçues ce mardi par Frédéric Valletoux, ancien ministre de la Santé, aujourd’hui président de la commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale.

Le procès a débuté le 24 février et a duré plus de 3 mois. Le 28 mai dernier, l’ex-chirurgien a été condamné à 20 ans de prison, assortie d’une période de sûreté des deux tiers et assortie d’un suivi sociojudiciaire. Il était jugé pour viols et agressions sexuelles aggravées sur 299 personnes, dont une large majorité de patients mineurs au moment des faits (1989 à 2014). Il ne fera pas appel.

Indifférence de la société

Ce rendez-vous avec Frédéric Valletoux intervient alors que plusieurs victimes ont dénoncé, tout au long du procès, l’indifférence de la société et des politiques. Après le combat judiciaire, c’est un combat pour toute la société que plusieurs victimes de l’ancien chirurgien veulent mener.

Devant plusieurs députés de la commission des affaires sociales, les représentants du collectif de victimes de Joël Le Scouarnec comptent porter un seul message, selon Manon Lemoine, leur porte-parole: "plus jamais ça".

"On a écrit des mesures, on a demandé une commission interministérielle. C'est pas possible qu'à un moment, on ne regarde pas dans le rétroviseur pour pouvoir changer les choses", dénonce-t-elle.

Elle poursuit: "Il n'est pas question que ce qui nous est arrivé ne serve pas aux enfants d'aujourd'hui et de demain".

Verdict Le Scouarnec : "Justice n'a pas été rendue" - 29/05
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Dysfonctionnements

Pendant un peu plus de 3 mois, le procès a montré les nombreux dysfonctionnements qui ont permis à l’ancien chirurgien d’exercer malgré un passé de pédocriminel connu. Des défaillances qui ne doivent plus exister selon le collectif: "Le fait qu'on n'entende pas la voix des enfants quand ils peuvent dire qu'il y a eu des gestes, ne pas mettre à part un professionnel qui prend plaisir à regarder des images pédopornographiques".

"Il y a aussi des dysfonctionnements qui ont eu lieu dans le milieu médical, et là il y a des pratiques qui sont à changer pour que les patients soient en sécurité", conclut-elle.

Un message que le collectif portera également la semaine prochaine, le 18 juin, devant le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins Yannick Neuder.

SG avec Pierre Bazin