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Santé: les maladies chroniques dans le viseur du gouvernement pour faire des économies

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Le ministre de la Santé Yannick Neuder se dit ouvert à l'idée d'une réévaluation de la définition de la prise en charge et des remboursements liés aux affections longue durée (ALD), dans un contexte où le gouvernement tente d'assainir les comptes de la Sécurité sociale.

Selon le rapport annuel que vient de publier de la Commission des comptes de la Sécurité sociale, en l'absence de nouvelles mesures de réduction des dépenses ou d'augmentation des recettes, le déficit sera de 2029 de 24,8 milliards d'euros, contre 21,9 milliards prévus en 2025.

Le gouvernement planche sur des nouvelles pistes qui pourraient permettre de dégager des économies. Justement, la prise en charge des affections longue durée (ALD) est à nouveau dans le viseur du gouvernement et du ministre de la Santé et de l'Accès aux soins, Yannick Neuder. Ce dernier a évoqué dans ce contexte la "responsabilisation de chacun". Le ministre se dit ouvert à l'idée d'une réévaluation de la définition de la prise en charge et des remboursements liés aux ALD, c'est-à-dire des personnes souffrants d'une maladie chronique.

Au moins 850 millions d'euros d'économies

Une réévaluation qui concernerait près de 20% de la population. 13,8 millions de personnes bénéficiaient du dispositif des ALD en 2022, selon les chiffres de l'Assurance maladie. Dans le détail, ils pourraient bientôt ne plus être remboursés des médicaments qui ne concernent pas directement leur maladie grave ou chronique. Cette affection longue durée pourrait aussi leur être retiré s'ils sont en rémission. Ces économies, combinées à d'autres pourraient rapporter au moins 850 millions d'euros selon un rapport.

"Pistes de réflexions", assure le ministère de la Santé

Si le cabinet du ministre tempère en précisant qu'"à ce stade il s'agit de pistes de réflexions", c'est déjà trop pour les associations. "C'est bien gentil mais il ne va pas résoudre le problème comme ça", souffle Gérard Raymond, président de France Assos Santé, qui représente les patients. "Ces microéconomies que l'on va faire vont se retourner contre notre système de santé et contre la santé de l'ensemble de nos citoyens. Cela nous coûtera demain certainement plus cher", poursuit-il.

Augmentation des cotisations de mutuelle

Car cela provoquera selon Gérard Raymond des retards de prise en charge qui, à l'avenir ,vont peser davantage sur les dépenses de l'Assurance maladie. Le risque aussi d'un transfert de charge vers les complémentaires santé et donc des dépenses supplémentaires pour les Français concernés.

D'autant que le rapport le précise: la mise en œuvre d'un ticket modérateur "peut générer d'importantes économies mais rompt avec le principe de l'ALD". Une conséquence : "une augmentation des cotisations des complémentaires [...] La tarification des contrats des complémentaires est faite en fonction de l’âge, ces hausses se répercuteraient davantage sur les personnes âgées, davantage en ALD."

Solène Leroux avec LM