Pour lutter contre l'insécurité, les maires se sentent en majorité abandonnés par l'Etat

C’est un véritable appel à l’aide des maires, qui se sentent de plus en plus abandonnés par l’État pour lutter contre l’insécurité. D’après un sondage IFOP publié par Le Parisien, la sécurité est considérée comme un enjeu important par un maire sur deux (48%).
74% des maires souhaitent une simplification des procédures administratives pour l'installation de caméras de surveillance. Et 65% des maires souhaitent que les policiers municipaux puissent pratiquer des contrôles d'identité et des fouilles, comme les forces de sécurité nationale.
La ville de Blagnac, 27.000 habitants, compte 45 policiers municipaux. C’est trois fois plus que la moyenne nationale. Mais Joseph Carles, maire depuis 2017, regrette que leurs moyens d’enquêtes restent limités.
“Par exemple, en pied d’immeuble, ils n’ont pas la possibilité de pouvoir verbaliser. Il faut qu’il y ait la police nationale qui intervienne”, déplore-t-il.
Hausse du trafic de drogue et des vols de véhicules
Chaque année, Blagnac consacre plus de deux millions d’euros à sa police municipale. “Il faut que cet investissement aboutisse à du concret” poursuit l’élu qui s’adresse au ministre de l’Intérieur.
“Moi ce que je demande, c’est que toutes les prérogatives qui sont celles de la police nationale, soient ouvertes aux maires puisque c’est lui qui a le pouvoir de police, mais au moins qu’on puisse faire ces choses-là au niveau local”, appuie-t-il.
Et selon beaucoup d’administrés, cette mesure aurait du sens. “Si on donne les moyens à la police municipale d’enquêter sur plus de sujets qu’ils ont actuellement, ça va délester la police nationale et de ce fait là, ils pourront enquêter sur autre chose”, assure un habitant”.
A Blagnac, si les cambriolages et les vols violents avec armes diminuent, le trafic de stupéfiants et les vols de véhicules progressent fortement, selon les derniers chiffres publiés en 2023.