Pourquoi expulser les étrangers radicalisés reste complexe pour l'Etat

Les étrangers radicalisés seront-ils bientôt expulsés? C’est en tout cas la volonté conjointe du chef de l’Etat, Emmanuel Macron, et du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui ont demandé de réexaminer la situation de nombreux étrangers déjà fichés pour "radicalisation religieuse" après l'attentat d'Arras vendredi dernier.
On en compte actuellement 193 en situation irrégulière sur le sol français, d’après Gérald Darmanin. Et ce sont les préfets qui vont être à la manœuvre avec des réunions ce mardi dans chaque département de France.
Chaque préfet réunit son groupe d’évaluation départemental concernant les étrangers déjà fichés. L'objectif est d’évaluer ce que l’on sait de leur dangerosité. Et, pour ceux qui sont en situation irrégulière, lancer leur mesure d’expulsion.
Il faut l'accord du pays d'origine
Mais comme toujours, pour les renvoyer, il faut que leur pays d’origine les accepte et délivre un laissez-passer consulaire. Or, avec certains pays, cela coince, notamment au Maghreb ou encore avec la Russie, vu le soutien de la France à l’Ukraine.
Gérald Darmanin demande aussi aux préfets d’étudier l’expulsion d’étrangers radicalisés qui sont en situation régulière en leur retirant leur droit de séjour ou d’asile. Les préfectures peuvent déclencher ces procédures, mais il y a ensuite de nombreux recours administratifs et toujours besoin, au final, de l’accord du pays d’origine. Comme le résume un haut fonctionnaire, “la politique, c’est une chose, le droit en est une autre”.