Près de 120 personnes évacuées d'un squat près de Bordeaux

Près de 120 personnes, des réfugiés ou demandeurs d'asile pour la plupart, ont été évacuées jeudi matin d'un squat situé dans les locaux d'une ancienne résidence pour personnes âgées, à Cenon, près de Bordeaux, a indiqué la préfecture.
Cette ancienne résidence "était occupée de manière illégale par près de 120 personnes, la plupart de nationalités étrangères (albanais, géorgiens, maghrébins ...)", indique un communiqué qui précise qu'en outre, les risques étaient "importants pour les occupants" en termes de sécurité et de santé. Le "squat était également connu défavorablement pour des troubles à l'ordre public signalés par les riverains et les commerçants du quartier", selon la même source.
Au total, 58 personnes ont accepté la proposition d'hébergement faite par l'État et ont été acheminées en bus vers Bordeaux, Guéret, Limoges, Angoulême et Agen.
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"Stabilité géographique"
Dès 06h, un dispositif policier avec renfort de la gendarmerie avait procédé à l'évacuation de ce squat de la Zone libre, occupé depuis 2019 par quelque "300 personnes dont 110 enfants", selon un communiqué du collectif de soutien. Sur place, les policiers sont intervenus à l'aide de béliers et de pinces pour ouvrir les portes métalliques de cette résidence d'un étage, a constaté un journaliste de l'AFP. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et procédé à plusieurs interpellations de militants venus manifester leur opposition, selon la même source.
L'évacuation, décidée en pleine trêve hivernale, a été autorisée en application d'une décision de justice "à la demande de l'huissier de justice mandaté par le propriétaire des lieux", un organisme HLM, a précisé la préfecture, ajoutant que "l'ordonnance du juge précisait que la trêve hivernale ne s'appliquait pas au vu de l'urgence de la situation".
Dans un communiqué, le Collectif de la Zone libre dénonce une décision "incompréhensible, dramatique, inhumaine", précisant que "cette stabilité géographique" permettait "une scolarisation massive de tous les enfants" et "un réel suivi social et médical pour toutes les familles", ce squat abritant "des personnes en situation de handicap, des femmes enceintes, des personnes malades".