Procès de Cédric Jubillar: un enregistrement audio alimente le débat sur l'attitude de l'accusé

Nouveau temps fort mardi aux assises du Tarn au procès de Cédric Jubillar, qui a encore nié avoir tué son épouse Delphine Jubillar il y a cinq ans. Un enregistrement audio d'une conversation entre Cédric et des membres de la famille de Delphine a été diffusé. Il est daté du lendemain de la disparition de Delphine.

Cédric Jubillar a une nouvelle fois nié avoir tué son épouse mardi devant la cour d'assises du Tarn. Le peintre-plaquiste de 38 ans est jugé jusqu'au 17 octobre pour le meurtre de sa femme Delphine Jubillar, dont le corps n’a jamais été retrouvé.

La journée de mardi était consacrée à l'audition des frères et sœur de la disparue. Des membres de la belle-famille de Cédric Jubillar qui l'ont décrit comme un "menteur", parfois "violent" avec ses enfants.

En fin d'après-midi, la cour a entendu un enregistrement audio d'une conversation entre Cédric Jubillar et des membres de la famille de Delphine. Une conversation du 17 décembre 2020, soit le lendemain de la disparition de la jeune femme.

Un enregistrement transmis il y a moins de deux semaines

L’enregistrement d’une vingtaine de minutes a été réalisé par un cousin et un des frères de Delphine à l’insu de Cédric Jubillar. Cet enregistrement a été transmis à la cour, il y a moins deux semaines. On y entend le peintre-plaquiste parler au passé de son épouse, 33 heures à peine après sa disparition. Pour Maître Mourad Batik, avocat des parties civiles, cet enregistrement montre que Cédric Jubillar avait déjà tourné la page.

“Plutôt que de parler des fouilles, plutôt que de parler de la disparition, plutôt que de parler des recherches, il choisit de parler de son CDI, de carrelage, de Delphine qui n’est pas une bonne mère, n’est pas une bonne épouse, qui ne prépare pas Noël. Ce sont quand même des mots forts, pour quelqu’un qui vient de voir sa femme disparaître depuis 33h. Je crois que très objectivement, c’est une attitude parfaitement questionnable”, indique-t-il.

Pour les avocats de la défense, cet échange prouve au contraire "la sincérité de Cédric Jubillar”. “Il reflète les propos d’un homme questionné, qui cherche à comprendre, et qui finit par s’effondrer en larmes”, assurent les avocats. Des pleurs que le cousin de Delphine Jubillar a qualifiés de "faux".

Jean-Wilfrid Forquès avec Guillaume Descours