Procès des viols de Mazan: la parole à l’accusation avec le réquisitoire du parquet ce lundi

Dernière ligne droite au procès des viols de Mazan, avec le début du réquisitoire ce lundi au tribunal d'Avignon pour convaincre la cour criminelle départementale du Vaucluse. Un réquisitoire sur trois jours à la mesure de cette audience hors norme qui a débuté il y a près de trois mois.
Un réquisitoire à deux voix pour porter l'accusation contre 51 hommes jugés pour viols aggravés depuis le 2 septembre dernier. Ils sont accusés d'avoir violé Gisèle Pelicot alors qu'elle était inconsciente, droguée à son insu par son mari.
Une prime à l'aveu pour les accusés qui reconnaissent les faits?
51 hommes, donc, qui encourent tous la même peine: ils risquent tous 20 ans de prison, y compris Dominique Pelicot, l'instigateur de ces viols de masse à exécution systématique, pour reprendre la formule de Me Camus lors des plaidoiries de parties civiles jeudi dernier.
Le parquet général devrait d'ailleurs commencer par l'ex-mari de Gisèle Pelicot. Mais quel sort réserver aux 50 autres accusés? Est-ce que le critère sera le nombre de scènes de viols? Jusqu'à 6 pour Charly A. représenté par Christophe Huguenin Virchaux.
“Tout l’enjeu de ce dossier, c’est la distinction entre la matérialité des faits et l’intentionnalité. Ce qu’on lui a dit qu’il allait se passer, tout ce qu’il s’est passé par la suite, Monsieur Pelicot disait “nous” et “on est d’accord” en parlant de lui et de Gisèle. Et donc il n’y a aucun souci de consentement”.
Y aura-t-il une prime à l'aveu pour les 15 accusés qui reconnaissent les faits? “J’ose espérer que ça fera partie, justement, lorsqu’on parle de l’individualisation de la peine, du parcours individuel de chacun. Qui a pu, le cas échant, par son travail thérapeutique, par une introspection, être en mesure d’assumer”, relate Emile-Henri Biscarrat avocat de deux accusés.
Les avocats généraux devraient requérir les peines au fil de leur réquisitoire. Une attente terrible pour les accusés qui chercheront sans doute alors à se situer les uns les autres sur l'échelle des peines requises.