“Tu mens!”: au procès des viols de Mazan, la fille de Dominique Pelicot l’accuse de ne pas “dire la vérité”

Caroline Darian, fille de Gisèle Pelicot et Dominique Pelicot, au tribunal d'Avignon le 18 novembre 2024 - Christophe SIMON / AFP
Les plaidoiries des parties civiles doivent débuter mercredi au procès de Mazan après une dernière série de questions de la défense à Dominique Pelicot. Ce retraité de 71 ans est jugé depuis le 2 septembre par la cour criminelle du Vaucluse: il est accusé d'avoir drogué son épouse pour la violer et pour la faire violer par des dizaines d'inconnus.
Mais ce mardi 19 novembre, Gisèle Pelicot a rappelé que ce n'était pas le procès uniquement de Dominique Pelicot, mais des 50 autres accusés derrière elle, refusant de faire de cette audience le procès de l'intrafamilial.
“Tu mourras seul dans le mensonge, Dominique Pelicot"
Pourtant, c'est bien du principal accusé que leur fille, Caroline Darian, attendait des réponses. Lors de la lecture d'un procès-verbal d'audition de Dominique Pelicot dans un cold case, Caroline Darian est sortie de ses gonds. Son père est également mis en examen pour tentative de viol en 1999 sur une jeune femme, qui avait - à l'époque - le même âge qu'elle.
Il prétend que c'est justement cette similitude qui l'a retenu d'aller plus loin. Pour sa fille, c'est au contraire la preuve supplémentaire de l'inceste. Dominique Pelicot dément: "je te le dis droit dans les yeux Caroline, je ne t'ai jamais touchée".
Caroline Darian explose, assise un peu à l'écart du reste de la famille. En froid avec sa mère Gisèle Pelicot, qui semble incapable d'envisager que son ex-mari a aussi violé leur fille, Caroline Darian crie à son père de l'autre cote de la salle: "tu mens, tu n'as pas le courage de dire la vérité”.
“Tu mourras seul dans le mensonge, Dominique Pelicot. C'est bien dommage pour toi, tu n'as pas de face !", a poursuivi la quadragénaire, avant d'être interrompue par le président de la cour, Roger Arata.
Mercredi le procès va donc entrer dans une nouvelle phase, celle des plaidoiries, avec les parties civiles, avant une suspension jusqu'à lundi, pour le début du réquisitoire du ministère public. Le verdict est attendu le 20 décembre au plus tard.