Procès Sarkozy: le parquet "déteste" et veut "salir" l'ancien président, dénonce son avocat

Après les lourdes réquisitons émises par le Parquet national financier (PNF) jeudi à l'encontre de Nicolas Sarkozy, son avocat, maître Christophe Ingrain, dénonce ce vendredi sur RMC une "détestation personnelle" du ministère public contre l'ancien président de la République. Son conseil fustige au micro d'Apolline Matin une "volonté" de le "faire condamner en dépit d'un dossier qui n'a pas bougé".
Le parquet a requis ce jeudi 27 mars 7 ans de prison et 300.000 euros d'amende à l'encontre de Nicolas Sarkozy, jugé pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs. Cinq ans d'inéligibilité ont également été requis.
Argent libyen: "Combien, comment?"
Le ministère public, qui a commencé ses réquisitions mardi, a dépeint l'ancien président de la République (2007-2012) comme "véritable décisionnaire" et "commanditaire" d'un pacte de corruption "inconcevable, inouï, indécent", noué avec l'ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour qu'il finance sa campagne présidentielle de 2007. "Un show émaillé de bons mots et d'insultes", regrette l'avocat.
"On ne sait pas quelle somme, comment elle aurait été remise ni à quoi elle aurait servi. Il n'y a pas eu de financement libyen. Le parquet invente une histoire", assure Me Christophe Ingrain
"Nicolas Sarkozy va très bien. Le procureur qui l'abattra n'est pas encoré né. Il continue de se battre sereinement", assure Me Christophe Ingrain
Toujours selon son avocat, le PNF s'inscrit dans une "démarche qui vise à "condamner" Nicolas Sarkozy, "en inventant une histoire". "On ne recherche pas la vérité", assène-t-il. Ce dernier considère par ailleurs que les accusations de Ziad Takieddine ne sont pas valables, du fait ses multiples rétractations. À noter que Nicolas Sarkozy est actuellement mis en examen dans ce dossier. Il rejette également les accusations du fils de Mouammar Kadhafi. "Comme témoin impartial, on a trouvé mieux", raille-t-il.
Jeudi, Nicolas Sarkozy a soutenu que les "principes fondamentaux du droit pénal" sont "bafoués depuis 13 années", estimant que "la fausseté et la violence des accusations et l'outrance de la peine réclamée" ne visaient qu'à "masquer la faiblesse des charges alléguées".
Bracelet électronique à la cheville
Le conseil de Nicolas Sarkozy n'a pas caché que son client ferait appel en cas de condamnation. Pour rappel, l'ancien homme fort de la droite porte actuellement un bracelet électronique à la cheville afin de purger sa peine d'un an de prison ferme dans le cadre de sa condamnation définitive pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire "Bismuth" ou dite "des écoutes".
Il a également été condamné en première instance puis en appel à six mois de prison ferme pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012, dans le cadre de l'affaire "Bygmalion". Nicolas Sarkozy s'est pourvu en cassation, la Cour doit rendre sa décision dans le courant de l'année.