RMC
Police-Justice

Professeure tuée: la sécurité des établissements scolaires de nouveau remise en question

placeholder video
La mort d'une professeure d'espagnol poignardée par un élève dans sa salle de classe du lycée Saint-Thomas d'Aquin à Saint-Jean-de-Luz, a relancé le débat sur la sécurité dans les établissements scolaires. Un débat qui n'est pas nouveau alors que les agressions dans l'Education nationale sont fréquentes.

Le choc à Saint-Jean-de-Luz après la mort d’une professeure d’espagnol de 52 ans, poignardée en pleine classe par un de ses élèves. Une enquête pour assassinat a été ouverte mercredi après le drame survenu au collège-lycée Saint-Thomas d’Aquin. L'auteur présumé de l'agression est un jeune homme de 16 ans. Il a été placé en garde à vue dans les locaux de la police de Bayonne. Il affirme avoir entendu des voix.

Ce drame pose la question de la sécurité dans les établissements scolaires. Un débat qui n'est pas vraiment nouveau. La question revient régulièrement sur le devant de la table, comment mieux sécuriser les établissements scolaires?

Des députés, notamment à droite, réclament l’installation par exemple de portiques de sécurité. Certains collèges et lycées sont d’ailleurs déjà équipés de tourniquets. C’est le cas notamment en région PACA ou en Auvergne-Rhône-Alpes où un vaste test avait été lancé en 2016 dans près de la moitié des établissements.

Deux lycées à Marseille et à Nice avaient même carrément mis en place la vidéosurveillance à reconnaissance faciale, mais la justice a invalidé cette expérimentation, la jugeant disproportionnée.

Fouiller chaque élève, une solution utopiste?

Autre solution évoquée, la fouille de chaque élève. Une mesure trop compliquée à mettre en place, a indiqué sur RMC Jean-Rémi Girard, président du syndicat de l’éducation nationale et du supérieur.

“Nous-même, professeurs, on n’a pas le droit de fouiller les affaires de nos élèves. Vous imaginez bien que dans les lycées où il peut y avoir 1500-2000 élèves, voire dans certains plus de 3000, si on se met à fouiller tout le monde les cours ne commenceront pas à l’heure, et en plus, on créera des attroupements devant les lycées et là le plan vigipirate il ne va pas du tout être d’accord parce qu’on va créer d’autres sources de risques”, appuie-t-il.

Les agressions sont fréquentes dans l’Éducation nationale, mais de tels drames sont rarissimes. C'est la première fois qu'un enseignant est tué dans ses fonctions en France depuis l'assassinat de Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie décapité le 16 octobre 2020 par un jeune homme islamiste radicalisé.

Selon l'AFP il y a eu moins d'une dizaine de meurtres sur les quatre dernières décennies. En juillet 2014, une institutrice de 34 ans avait été poignardée à mort par la mère d'une élève dans une école d'Albi. En août 1996, alors qu'il se promenait à la feria de Dax, un professeur d'anglais de 51 ans avait été tué par deux jeunes, dont un de ses élèves recalé au baccalauréat.

Romain Houg avec Guillaume Descours