"Quel défouloir représentait-il pour lui?": le père du petit Tony, tué à 3 ans, veut comprendre les raisons de la violence et du silence
Plus de quatre ans après la mort de Tony, trois ans, en novembre 2016 à Reims, le procès de son beau-père et de sa mère s'ouvre lundi matin devant la Cour d'assises de la Marne. Ce procès met en lumière la maltraitance, et pose la question de ceux qui n’ont rien dit du calvaire de cet enfant.
L'enfant de trois ans est mort suite aux coups portés par son beau-père qui lui a fait vivre un calvaire de violence et de maltraitance pendant plusieurs semaines sous les yeux de sa mère qui n'a alerté personne. Tony avait succombé à une rupture de la rate et du pancréas, liée à des coups dans l'abdomen. De très nombreux hématomes avaient également été relevés. Le père biologique de Tony et sa grand-mère ainsi que plusieurs associations de protection de l'enfance seront parties-civiles au procès.
Huis clos familial
Ils attendent que les juges lèvent le voile sur le huis clos familial ayant entrainé la mort de l’enfant. Ils veulent d’abord comprendre les raisons de la violence de son beau-père explique maitre Olivier Chalot, leur avocat.
"Quel danger représentait cet enfant pour lui? Et si ce n’était pas un danger, quel défouloir représentait-il pour lui? C’est l’un ou l’autre. Je pense que c’était un défouloir", expose-t-il à RMC.
"Inciter les personnes à alerter et parler pour sauver"
La mère de Tony, témoin des coups et des violences, sera elle aussi sur le banc des accusés.
"Pourquoi n’a-t-elle pas mis fin à ce calvaire ?", s’interroge Isabelle Debré, présidente de l’association l’Enfant Bleu partie civile au procès. "Il faut impérativement que la maman reconnaisse sa culpabilité dans cette histoire. On ne peut pas laisser un enfant se faire impunément maltraiter. Il faut inciter les personnes à alerter et parler pour sauver, c’est aussi ça l’enjeu du procès", poursuit-elle.
Le beau-père de Tony risque jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle. Sa mère risque elle jusqu’à cinq ans de prison pour non-assistance à personne en danger et non dénonciation de mauvais traitement.
En octobre 2019, un voisin avait été poursuivi pour "non-dénonciation de mauvais traitements", avant d'être relaxé.