"Quels sont les ordres donnés?": le syndicat des commissaires de police interpelle la hiérarchie
Qui dit quoi ? Et qui fait quoi ? Des policiers sont régulièrement visés par des critiques sur l’usage du gaz lacrymogène, notamment, lors d’opérations de maintien de l’ordre, comme au Stade de France il y a dix jours à l’occasion de la finale de la Ligue des champions. Mais pour David Le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN), leur hiérarchie doit aussi être interrogée.
"Je vois beaucoup d’affaires dans lesquelles on pointe du doigt les exécutants et pas tellement les donneurs d’ordres, regrette-t-il dans ‘Apolline Matin’ ce mardi sur RMC et RMC Story. Moi, ce que j’aimerais savoir, c’est ce qu’il se dit sur les ondes radio. Les policiers travaillent sur des ondes radio. Les commissaires et au-dessus, le préfet de police, quels sont les ordres donnés, que ce soit au Stade de France, à la gare de l’Est ou ailleurs ? Si les ordres donnés sont de disperser la foule, à un moment, il faut utiliser certains moyens."
"Il faut arrêter de croire que le policier agit tout seul"
"Il faut arrêter de croire que le policier agit tout seul en bout de chaine, qu’il aurait un permis de tuer, de gazer, ajoute David Le Bars. L’institution policière est très hiérarchisée, très structurée. Il y a des briefings, des débriefings. J’aimerais à un moment qu’on se questionne sur la chaine hiérarchique, la façon dont on fonctionne. Ce n’est pas à ceux d’en-dessous de répondre de la façon dont la police fonctionne."
Ces ordres viennent-ils du préfet de police de Paris, Didier Lallement ? Totalement silencieux au niveau médiatique, il n’éclaire pas sur ce sujet. Mais selon David Le Bars, les policiers parisiens ont bien, eux, des contacts réguliers avec leur préfet. "Les policiers de la base, ils ont des briefings, ils voient régulièrement le préfet Lallement, assure le secrétaire général du SCPN. D’ailleurs, il a l’adhésion de ces policiers. C’est un chef qui protège ses troupes, qui les défend. Le silence (médiatique), c’est compliqué, mais on est aussi dans une période politique de réserve." Finira-t-il par en sortir ?