Radicalisation de Mickaël Harpon: ses collègues avaient perçu des signes en 2015
Les collègues de Mickaël Harpon avaient bien perçu de signes de radicalisation de la part de leur collègue Mickaël Harpon. Après l'attentat contre Charlie Hebdo en 2015, il déclare "c'est bien fait", s'en suit une "vive querelle" avec un collègue. Cet événement, ainsi que sa conversion à l'islam et le fait qu'il n'embrassait plus, ni ne serrait la main des femmes, ont été signalés verbalement à un policier en charge de la radicalisation.
Mais rien de cela n'a été signalé par écrit, et donc transmis à une plus haute hiérarchie, les fonctionnaires du service informatique, après quelques mois, ayant écarté tout "souci" avec l'informaticien. C'est ce qui ressort d'un rapport de la cheffe du renseignement parisien au ministre de l'Intérieur remis samedi dernier, et que RMC a pu consulter.
"Aucun souci avec M. Harpon"
Les agents en charge des signalements de la radicalisation auraient régulièrement pris des nouvelles du comportement de l'informaticien auprès de ses collègues et de son chef pour qui il n'y avait "aucun souci avec M. Harpon". Les deux fonctionnaires ont affirmé d'ailleurs n'avoir à leur niveau, rien "détecté de suspect" dans l'attitude du futur tueur, qui ne manifestait ainsi "aucune animosité avec les femmes".
Son habilitation secret-défense était valable jusqu'en avril 2020 soit 7 ans après son dernier renouvellement, en août 2013 comme le prévoient les textes. Enfin ce rapport fait état de "frustrations" professionnelles de l'assaillant, exprimées en février dernier : il avait le sentiment "de ne pas progresser dans sa carrière [...] du fait de son handicap".