Refus d'obtempérer à Limoges: face à la crainte de tensions, la compagnie CRS 8 mobilisée

C'est un nouveau drame après un refus d'obtempérer, un peu plus d'un mois après la mort de Nahel à Nanterre. Deux jeunes, circulant à scooter, sont morts dans la nuit de samedi à dimanche à Limoges. Ils tentaient d'échapper à un contrôle d'une brigade de la BAC. Une course-poursuite commence, la vitesse du scooter est estimée à plus de 100km/h. Contre-sens, feux grillés, selon la police, qui perd de vue l'engin, avant de constater l'accident. Le scooter est entré en collision avec un véhicule. Le conducteur et son passager ont été projetés "à plus de 20 mètres", selon le parquet.
Dimanche, le procureur de la République a annoncé l'ouverture de deux enquêtes: l'une pour refus d'obtempérer aggravé, l'autre pour homicide involontaire.
Des tensions ont éclaté après les faits, dans la ville. Des véhicules ont été incendiés dans le quartier de Beaubreuil, mais les échauffourées ont rapidement été maîtrisées.
La CRS 8 en renfort
130 policiers et gendarmes supplémentaires ont été mobilisés ces dernières heures avec notamment la compagnie CRS 8, spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines. Des renforts bienvenus pour Angelina Ducher, secrétaire départementale du syndicat Unité SGP Police Limoges.
“C’est effectivement un appui. On est encore une fois une petite ville de province. Limoges, c’est une ville de 130.000 habitants avec des effectifs de police réduit, on n’est pas sur la région parisienne. Donc, en ces périodes de vacances, c’est bien de pouvoir compter sur les forces mobiles d’appui oui. On craint qu’il y ait une traînée de poudre et que la cité s’enflamme. On a peur des violences urbaines évidemment oui”, admet-elle.
Et ce lundi matin, on en sait plus sur ces deux jeunes hommes morts dans l’accident. Le conducteur, âgé de 17 ans, était connu de la police. Il avait sur lui de la résine de cannabis. Le certificat d'assurance de son engin était périmé.