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"Rien ne me soulagera": le témoignage fort de la veuve du chauffeur de bus tué à Bayonne

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Le procès de deux personnes ayant mortellement agressé un chauffeur de bus de Bayonne en juillet 2020 s'ouvre ce vendredi. A la veille de cette échéance, la veuve du chauffeur témoigne sur RMC de son émotion encore très vive.

Une nouvelle épreuve pour la veuve d'un chauffeur de bus tué lors d'une agression en 2020. Ce vendredi 15 septembre 2023 s’ouvrira le procès des deux suspects dans l'affaire de la mort de Philippe Monguillot, 58 ans, devant la cour d’assises de Pau. Le mari de Véronique Monguillot, sa veuve, qui témoigne ce jeudi sur RMC, avait été mortellement agressé en juillet 2020 à Bayonne.

Deux jeunes hommes de 25 ans sont accusés de "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et risquent jusqu’à 20 ans de prison. La famille avait regretté initialement que la qualification de "meurtre agravé" n'ait pas été retenue par la justice. Un troisième homme, âgé de 43 ans, va également être jugé pour avoir logé les deux agresseurs la nuit suivant l’agression.

L'invitée du jour : Véronique Monguillot - 14/09
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"Pourquoi sont-ils revenus lui redonner un 'coup final'?"

A la veille de ce procès, Véronique Monguillot a livré son état d'esprit dans "Apolline Matin". Elle attend ce procès depuis trois ans, avec ses filles. "On ne redoute pas, mais on a été propulsé dans ce monde-là, qu'on ne voulait pas connaître", témoigne-t-elle. Elle attend surtout une peine "exemplaire" pour pouvoir tourner la page et "être laissée tranquille".

Véronique Monguillot continue de regretter que l'intention de donner la mort n'ait pas été retenue par la justice.

"Il a été roué de coups. Pourquoi un des deux individus est venu lui redonner un 'coup final' alors que mon mari remontait dans son tram et que la bagarre était terminée? Sans cela, il serait encore aujourd'hui avec nous", estime-t-elle.

"La population étouffe par cette violence inouïe"

Elle assure n'avoir "jamais pu imaginer" un jour qu'une telle chose puisse se produire dans les rues de Bayonne, et note une certaine forme d'extrême violence libéralisée dans le pays.

"La violence est installée, elle s'accroît, partout, tout le temps. La population étouffe par cette violence qui est vraiment inouïe", juge-t-elle, citant l'exemple des agressions d'élus, de personnel médical, de pompiers...

Pas grand-chose ne peut la consoler aujourd'hui, elle qui dit avoir "tout perdu" après ce drame. "Rien ne me soulagera. On peut me donner tout l'or du monde, ma vie s'est arrêtée. Je veux juste qu'ensuite, on me laisse respirer et réapprendre à vivre", conclut-elle.

J.A.