Samuel Paty: huit personnes jugées à la cour d'assises spéciale de Paris à partir de lundi

Plus de quatre ans après l'assassinat de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine par un islamiste radicalisé, huit personnes vont être jugées à la cour d'assises spéciale de Paris, à partir de lundi. Deux personnes sont accusées de complicité d’assassinat terroriste et six autres d'association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Tout part du mensonge d'une collégienne. Pour cacher qu'elle avait été exclue pour indiscipline à ses parents, elle avait affirmé que Samuel Paty avait fait sortir ses élèves musulmans pour montrer les caricatures de Mahomet au reste de la classe.
Une rai numérique orchestré par le père de la collégienne
Son père Brahim Chenina s'était emparé de la polémique avec le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui et avaient lancé un raid numérique contre l'enseignant. Le premier avait aussi porté plainte contre Samuel Paty pour diffusion d'image pornographique. Quelques jours avant l'attentat, le père de la collégienne avait échangé par téléphone avec un jeune réfugié russe d'origine tchétchène, qui avait visionné ses vidéos.
Abdoullakh Anzorov s'était alors rendu au collège de Conflans Saint-Honorine le 16 octobre 2020, là où enseignait Samuel Paty, afin de "venger le prophète" Mahomet. Il avait demandé à des élèves de lui désigner l'enseignant et l'avait décapité avant d'être tué par la police.
Six collégiens condamnés en décembre 2023
En décembre 2023, des peines de quatorze mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme – aménagés sous bracelet électronique – avaient été prononcées à l'encontre des six collégiens jugés pour leur implication dans l'assassinat de l'enseignan. Les avocats des proches de la victime avaient vivement critiqué des sanctions "pas à la hauteur du drame" et qui envoient "un mauvais signal", comme l’a dit l’avocate des parents du professeur et d’une de ses sœurs, décrivant leur "colère", "déception" et "incompréhension.
La collégienne, dont le mensonge initial avait été l'élément déclencheur des évènements ayant conduit à la décapitation de Samuel Paty, avait écopé de dix-huit mois de sursis probatoire pour dénonciation calomnieuse. Son père Brahim Chenina, sera sur le banc des accusés lundi.