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Sécurité des établissements scolaires: les portiques de sécurité, une idée contre-productive?

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Après le meurtre d'une surveillante d'un collège mardi, les politiques reprennent le débat sur les portiques de sécurité pour sécuriser les établissements scolaires. Une mesure qui ne fait pas l'unanimité chez la communauté éducative.

Mélanie, surveillante de collège âgée de 31 ans, a été mortellement poignardée mardi 10 juin par un élève à Nogent, en Haute-Marne, lors d’un contrôle des sacs. Le geste, d’une violence inouïe, a provoqué une onde de choc et relance les interrogations sur la sécurité dans les établissements scolaires.

François Bayrou veut que le gouvernement travaille à "l'expérimentation" de portiques de détection d'armes à l'entrée des établissements scolaires, à l'image de ce qui existe dans les aéroports. Aucun établissement scolaire ne dispose aujourd'hui de tels détecteurs de métaux en France.

Et pour les acteurs de l'éducation, la mesure semble difficile à mettre en place.

Des failles?

Les communautés éducatives ont plusieurs réserves. Tout d'abord, l'engorgement que ces portiques pourraient provoquer aux abords des établissements, estime Laurent zamekowski, porte-parole d'une association de parents d'élèves.

"Ça risque de créer des files d'attente devant les établissements, des attroupements, et donc de mettre en péril les élèves si un fou arrive et s'en prend aux élèves", explique-t-il.

Jean-Christophe Couvy, secrétaire national du syndicat de police Un1té, exprime également ses doutes dans Apolline Matin concernant un tel dispositif. "Je ne suis pas sur que ça règle quoi que ce soit".

"On voit bien que le monde politique ne s'attaque qu'aux conséquences avant de s'attaquer aux causes", regrette-t-il.
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"Les portiques vont créer un chaos aux abords des établissements et ne régleraient aucun problème", estime quant à elle Valérie Pécresse sur RMC-BFMTV, rapportant les discussions qu'elle a eu avec les différents acteurs du monde scolaire.

Quid des couteaux en céramique?

Et même une fois que les élèves rentrent et passent à travers le détecteur, Grégoire Ensel de la FCPE, fédération de parents d'élèves, souligne que les surveillants ne pourront en fait pas intervenir seuls.

"Ce ne sont pas des agents de sécurité, donc ils ne sont pas habilités à fouiller les sacs. Donc quand bien même le portique détecte et sonne, ça peut être un trousseau de clés, ça peut être plein de choses, il n'y a pas la compétence (de fouiller, ndlr) ", ajoute-t-il.

Enfin, une partie du personnel éducatif doute de l'efficacité de ces portiques qui comportent des failles, selon Maxime Repère, vice-président du SNALC.

"On peut introduire des couteaux en céramique, ou introduire des couteaux par-dessus les murs, donc le portique n'est pas du tout un dispositif infaillible", explique le responsable.

Maxime Repère s'inquiète aussi du prix de ces détecteurs, qui se chiffre en milliers d'euros.

Lucas Nitzsche et LAM