Un ancien collègue de Samuel Paty assiste au procès: "J’ai besoin de tout écouter, tout comprendre"

Deuxième jour du procès des personnes impliquées dans l'assassinat de Samuel Paty. Quatre ans après le meurtre de l'enseignant de 47 ans, tué et décapité par un jeune terroriste islamiste le 18 octobre 2020 près du collège où il exerçait, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), huit accusés comparaissent devant la cour d'assises spéciale de Paris.
Depuis lundi, les proches du professeur d'histoire-géographie ont dû se replonger dans l'horreur. Et ils ont découvert les visages de ceux que la justice désigne comme les rouages présumés de l'engrenage qui lui a coûté la vie.
Pendant près de deux heures et demie, aucun détail n’a été laissé de côté. L’assassinat de Samuel Paty a été une fois de plus raconté minute par minute. Une étape douloureuse pour Charlie Jacquin. Il y a quatre ans, ce professeur d’EPS a vu la tête de son collègue sur le trottoir.
“Ça nous fait replonger dans le bain, dans cette histoire. Psychologiquement, ce n’est pas facile donc peut-être qu’il y a un jour où je ne viendrai pas, ou une demi-journée. C’est à la fois aussi un peu thérapeutique. J’ai besoin de tout écouter, tout comprendre pour passer à autre chose”, confie-t-il.
"Est-ce qu’ils voulaient que ça aille jusque-là ou pas?"
Passer à autre chose, notamment en mettant enfin un visage sur chacun des huit accusés. Et écouter avec l’espoir d’obtenir des réponses aux questions qui le hantent depuis plusieurs années.
“Savoir ce qu’ils avaient comme intention. Est-ce qu’ils voulaient que ça aille jusque-là ou pas? Est-ce qu’ils assument la montée de haine qu’ils ont mise en œuvre?”, se questionne-t-il.
Ce mardi, l’ancien collègue de Samuel Paty s’est promis de rester les yeux rivés sur les accusés, alors que deux d’entre eux vont être interrogés sur leur personnalité et leur parcours de vie.