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Police-Justice

Un directeur d'école de Valence suspendu pour trafic de drogue: un comité de soutien s'organise

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A Valence (Drôme), un directeur d'école est suspendu et poursuivi pour détention et complicité de trafic de drogue. Près des grilles de son établissement, il a trouvé du cannabis et l'a récupéré pour le mettre hors de portée des enfants, mais l'a ensuite rendu aux trafiquants sans avertir la police ni sa hiérarchie.

À Valence, dans la Drôme, vague de soutien pour un directeur d'école suspendu et poursuivi pour détention et complicité de trafic de drogue.

Fin mars dernier, une employée de l'école Pierre-Brossolette a découvert, aux grilles de l'établissement, du cannabis caché dans des paquets de chips et l'a donné au directeur. Sans avertir la police ni sa hiérarchie, il a d'abord mis la drogue hors de portée des enfants avant de la rendre à deux individus, menaçants, venus récupérer leur marchandise. Il doit désormais comparaître en audience de plaider-coupable mi-décembre.

Le directeur regrette et reconnaît une erreur sous la pression des dealers. Impossible de lui jeter la pierre selon Khadra. “Je défis quiconque de se mettre 30 secondes à sa place et de dire qu’est ce que j’aurais fait?”, indique-t-elle. Cette amie de longue date du chef d’établissement est à l’origine d’un comité de soutien.

“C’est un comité composé d’habitants, d’anciens élèves, de familles et d’amis. Le but est qu’on puisse être à ses côtés”, assure-t-elle.

L'élément intentionnel pas reconnu

Tous les jours, elle lui fait passer les nombreux messages reçus. “Ça lui fait vraiment énormément de bien. Ça le sort un peu de sa torpeur aussi”, pointe-t-elle.

Mais le parquet de Valence insiste, le directeur avait l’obligation de prévenir sa hiérarchie ou la police. Lui dit avoir craint des représailles selon Jean-Yves Duprié, son avocat.

“Il n’était pas question de prendre des risques que ce soit pour lui ou pour les enfants. Donc il prend une autre décision qui, je crois, humainement peut être comprise”, plaide-t-il.

Pour la défense, difficile d’imaginer une condamnation pour détention de drogue et trafic de stupéfiants. “En réalité, il ne reconnaît pas avoir commis des faits de trafic de stupéfiants. S’il reconnaît la matérialité, il ne reconnaît pas du tout l’élément intentionnel”, assure-t-il.

Le directeur comparaîtra en décembre. En attendant la fin de la procédure judiciaire, l’académie a nommé une directrice pour assurer l’intérim.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours