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Police-Justice

Un policier noir traité de "vendu": "Il règne un sentiment d’impunité pour ceux qui attaquent la police", dénonce Stanislas Gaudon

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Ce policier insulté a décidé de porter plainte, soutenu par le Préfet de police, Didier Lallement. Il été déployé pour encadrer la manifestation de soutien à Adama Traoré, mardi.

Depuis mardi, la vidéo est largement diffusée sur les réseaux sociaux. En pleine manifestation contre les violences policières et en soutien à Adama Traoré, un policier noir a été pris à parti par des manifestants dont certains le traitent “vendu”. Le policier a décidé de porter plainte. 

Il a également reçu le soutien du Préfet de police de Paris Didier Lallement. “Soutien total au fonctionnaire de la PP qui a fait l'objet de propos abjects lors de la manifestation du 2 juin. Il a porté plainte et je m'y associe. Son calme et sa dignité sont un exemple qui nous honore”, a-t-il twitté.

Pour Stanislas Gaudon, délégué général du syndicat de police Alliance , “cette scène est insupportable”. 

“Elle remet un peu les choses dans leur contexte. La police nationale, elle est à l’image de la société française. Nous avons des policiers qui sont arabes, noirs, asiatiques, ils sont Français et ils font leur travail au quotidien en subissant aussi cela”, indique-t-il.

2000 sanctions administratives en 2018

Il demande d’ailleurs au ministère de l’Intérieur de communiquer quelles sont les sanctions pénales prononcées à l’encontre des personnes qui insultent, outragent, attaquent, parfois percutent les policiers avec des véhicules. 

“C’est inconcevable que le ministère de l’Intérieur ne puisse pas nous fournir ces informations parce que du coup, il règne un sentiment d’impunité pour ceux qui attaquent la police”, affirme le syndicaliste. 

Sur la question du racisme dans la police, débat qui agite la société depuis plusieurs jours notamment dans le contexte de la mort de Georges Floyd aux Etats-Unis, Stanislas Gaudon affirme qu’il y a bien, chaque année des sanctions contre des policiers qui ont tenu des propos racistes ou eu des comportements racistes. “Bien sûr qu’il y en a. Il y a 2000 sanctions administratives qui sont prononcées à l’encontre des policiers selon le dernier rapport de l’IGPN de 2018”, indique-t-il.

Guillaume Descours