"Une utilité remarquable": les forces de l'ordre pourraient utiliser des drones dès cet été

Gérald Darmanin veut équiper ses troupes de drones. Le ministre de l’Intérieur a fait part de son souhait de voir policiers et gendarmes utiliser des drones, après les incidents de Sainte-Soline. "En France, tout le monde peut faire voler un drone. D’ailleurs, les casseurs de Sainte-Soline l’ont fait pour observer le dispositif. Mais la police et la gendarmerie ne le peuvent pas", déplorait-il au micro de RTL le 29 mars dernier.
Mais la situation pourrait bientôt changer. Le ministre de l’Intérieur a pris plusieurs décrets validés par le Conseil constitutionnel et par la Cnil, mais qui attendent toujours une validation par le Conseil d’Etat pour cet été.
Interpeller des éléments violents et guider les tirs de lacrymogène
Les forces de l’ordre pourraient donc utiliser des drones lors de manifestations, filmer des manifestants commettant un acte répréhensible, les suivre et guider policiers et gendarmes pour les interpeller. Les images pourraient également être utilisées ensuite pour qualifier légalement les actes répréhensibles et engager des poursuites.
Les drones pourraient aussi aider les forces de l’ordre afin de guider les tirs de lacrymogènes des forces de l’ordre et adapter les stratégies de maintien de l’ordre.
"Ce serait une très bonne idée", salue ce jeudi sur le plateau d’"Estelle Midi" Rudy Manna, porte-parole d’Alliance pour la zone Sud. Et il l’assure, les policiers sont prêts à les utiliser: "Nous avons déjà des opérateurs de drones et des drones. Pour une fois, la police n’a pas 20 ans de retard. Les drones sont d’une utilité remarquable".
Des recours trop tardifs
Le fonctionnaire, en poste à Marseille, estime que les drones pourraient également être utilisés pour lutter contre le trafic de stupéfiants: "Cela permettrait de voir comment se fait le business, comment les dealers travaillent et se font livrer".
Pas question de faire voler des drones toute la journée dans les villes, assure-t-il, alors que de nombreuses voix craignent des dérives. L’association La Quadrature du Net estime que les recours contre l’utilisation abusive ne pourront avoir lieu qu'"après des atteintes à la vie privée".