Une vie rythmée par le viol et la prostitution forcée: début du procès de Valérie Bacot qui avait tué son mari violent
Elle est décrite comme la "nouvelle Jacqueline Sauvage". Ce lundi marque le début du procès de Valérie Bacot. Cette femme de 40 ans est jugée pour l'assassinat de son mari, Daniel Polette, devant la cour d'Assises de Saône-et-Loire, à Chalon-sur-Saône, qui la violait depuis l'âge de 12 ans.
Mais son histoire est tout simplement glaçante: violée, frappée, prostituée, Valérie Bacot a vécu un calvaire pendant 25 ans, sous l'emprise de son mari et sous les yeux de ses enfants.
Un dossier qui ressemble beaucoup à l'histoire de Jacqueline Sauvage, graciée par François Hollande en 2016.
Il l'a abusée dès l'âge de 12 ans
Le 13 mars 2016, Valérie Bacot, 35 ans, tue Daniel Polette, 61 ans. Avec l'aide de deux de ses enfants, elle enterre le corps dans un bois mais est dénoncée puis arrêtée en octobre 2017. Elle avoue immédiatement, expliquant son geste par 25 ans de calvaire.
Jusqu'à la mort de son mari, cette femme n'a rien connu d'autre dans sa vie à part des violences intrafamiliales. Valérie Bacot le dit elle-même : elle est morte intérieurement. Car dès que Daniel Polette, son ex-mari, a fait irruption dans sa vie, celui-ci a cherché à la détruire, par tous les moyens.
D'abord en abusant d'elle, dès l'âge de 12 ans, Daniel Polette est alors son beau-père: il est alors l'amant de sa mère. Condamné et incarcéré en 1995, l'homme est pourtant autorisé, dès sa sortie de prison en 1997, à réintégrer le domicile familial.
Puis à 17 ans, elle tombe enceinte. Sa mère la chasse et Valérie Bacot ne voit son salut que dans une installation avec "Dany", avant un mariage en 2008. Quatre enfants naitront de cette union à sens unique, sans sorties, sans loisirs, dans le huis clos d'une maison aux volets bleus.
Ses deux fils et le petit-ami de sa fille qui l'aident à enterrer le corps
Et le calvaire continue: frappée, prostituée dans le monospace familial, sur les aires de repos des routes nationales de Saône-et-Loire. Son mari lui impose des rapports sexuels à l'arrière de la 806 familiale, tout en lui donnant des "instructions" par l'intermédiaire d'une oreillette pour mieux satisfaire le client. "J'ai souhaité fuir mille fois", assure Valérie Bacot. Mais elle craint de ne pouvoir échapper à son mari violent, qui la menace régulièrement avec un pistolet.
Mais le 13 mars 2016, c'est la passe de trop et Valérie Bacot panique car Daniel Polette s'intéresse sexuellement à sa fille. Elle se saisit alors du revolver de son mari et lui tire une balle dans la nuque. La légitime défense ne pourra dès lors pas être invoquée: ce dernier était au volant, lui tournant le dos.
Ce sont ces deux fils et le petit-ami de sa fille qui l'aideront à enterrer le corps. Avant d'avouer les faits en 2017. Aujourd'hui encore, Valérie Bacot estime qu'elle mérite d'être condamnée par la justice, car elle a tué son mari. Preuve de l'emprise toujours présente de cet homme ultra-violent sur sa victime.
L'accusée doit témoigner lundi matin. Le procès est prévu jusqu'à vendredi.