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Police-Justice

Verdict rendu au procès de la rue d'Aubagne: "On souhaitait quand même qu'ils fassent un tour en prison"

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Sept ans après le drame de la rue d'Aubagne et les effondrements mortels d'immeubles, trois propriétaires ont été condamnés à des peines de prisons ferme sous bracelet électronique. Un architecte et un ancien adjoint au maire ont eux été condamné à de la prison avec sursis.

C’était le procès du mal-logement à Marseille. Lundi, après un mois et demi de procès, le tribunal correctionnel a condamné trois copropriétaires à de la prison ferme sous bracelet électronique dans le procès de la rue d’Aubagne à Marseille. L'ex-adjoint au maire et l'architecte expert mis en cause ont écopé, eux, de sursis. Parmi les 16 prévenus, seuls 10 ont été condamnés. 8 locataires ont perdu la vie en novembre 2018 dans l’effondrement de leur immeuble.

Imane Saïd Hassani est le fils d'Ouloume, l'une des 8 victimes des effondrements. Ses propriétaires ont été reconnus coupables d'homicide involontaire et soumission de personne vulnérable à des conditions de logement indignes. Pour lui et sa famille, il assure que c'est un "grand soulagement" parce que ça faisait un moment qu’ils attendaient cela.

"Après le bémol, c’est qu’on souhaitait que ces gens-là puissent aller faire un tour en prison pour qu’ils comprennent bien le message. Mais on n’est pas déçu parce qu’avec le bracelet électronique, il y a une interdiction d’exercer des fonctions liées au logement. C’est une très bonne chose pour nous”, pointe-t-il.

Un verdict pas suffisamment fort pour certains

Mais s’il se dit satisfait de ce délibéré, d’autres le trouvent “clément” “On attendait plus", a reconnu Anissa Harbaoui, coprésidente de l'Assemblée des délogés.

Le tribunal a "envoyé un message important pour les condamner, et ça, c'est très bien" mais "pas suffisamment fort", a regretté Liliana Lalonde, mère de Julien Lalonde, disparu le 5 novembre 2018, à l'âge de 30 ans. Elle a déploré que les deux bailleurs de son fils aient été relaxés.

Deux audiences civiles fixeront fin 2025 et en 2026 les préjudices de la centaine de parties civiles de ce dossier, estimés pour l'heure à au moins 1,4 million d'euros.

Anna Jaujard avec AFP