Viols de Mazan: avant le verdict attendu ce jeudi, un procès déjà historique

Verdict attendu ce jeudi à Avignon au procès dit des viols de Mazan. Après près de quatre mois d'audience, la cour criminelle, qui délibérait depuis lundi, va enfin trancher le sort judiciaire des 51 accusés.
Pour rappel, 50 d'entre eux, dont Dominique Pelicot, encourent jusqu’à 20 ans de prison pour viols aggravés, et le 51e est jugé pour agressions sexuelles aggravées et risque à ce titre 10 ans de prison. Le parquet a requis il y a trois semaines des peines allant de 4 à 20 ans de prison.
Un verdict qui sera rendu sous haute sécurité avec une compagnie de CRS mobilisée et quatre salles de retransmission dédiées au délibéré pour permettre aux proches et aux journalistes (180 médias accrédités), de suivre le verdict.
Un procès qui, au-delà de la décision qui sera rendue, est déjà historique. Jusqu'au dernier jour, Bernadette, 69 ans, a assisté au procès. Elle a applaudi Gisèle Pelicot à la sortie de la salle d'audience.
“C’est une femme qui semblait avoir une vie tout à fait heureuse avec son mari, comme je l’ai. J’ose espérer que je ne découvrirai pas ce qu’elle a découvert. Pour moi, le violeur, c’était dans une rue sombre, quand je faisais mon jogging dans la campagne, isolée… Alors que non, ça peut être une personne très bien”, assure-t-elle.
Une répercussion au-delà des accusés?
Pour Sonia, il y aura un avant et un après Mazan. “Ça fera peut-être changer les hommes. J’espère que ça leur donnera de la réflexion en dehors, pas seulement ceux qui sont ici. Eux, je pense qu’ils auront donné une leçon de vie aux hommes”, indique-t-elle.
Maître Christophe Huguenin-Virchaux, qui a plaidé l'acquittement pour son client, comprend l'engouement que ce dossier suscite. Mais pour lui, ce procès reste celui des accusés avant tout.
“Les débats sur la société, le patriarcat, le viol, est-ce qu’on est sur des peines suffisamment importantes ou pas… Toutes ces questions, on peut en débattre. Mais ce débat-là, il ne sera pas réglé par le procès de Mazan. On a la vie de 51 personnes entre les mains, pas plus”, assure-t-il.
Parmi ces accusés, 32 accusés risquent de retourner en prison à l'issue du verdict.