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Vitraux du prêtre pédocriminel Louis Ribes à Givors: le Pape a répondu au maire

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À Givors, les victimes du prêtre Louis Ribes demandent à ce que les vitraux réalisés par le prêtre soient retirés d’une chapelle désacralisée. Le maire, qui refuse, a écrit au Pape pour lui demander son avis, en avril dernier. Quatre mois plus tard, le Vatican lui a répondu.

Pendant 40 ans, jusque dans les années 1990, Louis Ribes a utilisé son atelier comme un prétexte pour inviter des enfants, les dessiner et les violer. De ses crimes, il a fait des vitraux.

Aujourd’hui, le prêtre est mort, il a été reconnu comme pédocriminel par l’Eglise catholique et ses vitraux sont petit-à-petit retirés, sauf à Givors (Rhône). Il en reste deux dans une chapelle désacralisée. Les victimes de Louis Ribes nous avait écrit car le maire écologiste de la ville, Mohamed Boudjellaba, refuse de d’enlever ces productions. L’élu est le seul à pouvoir le faire.

RMC s’engage pour vous : Piégé et dévalisé après une rencontre en ligne - 02/08
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Une réponse qui n'a pas été divulguée

Lors de notre dernier reportage, en avril, on apprenait que le maire avait écrit au Pape, pour lui demander son avis, alors même que le chef de l’Eglise catholique n’a aucun pouvoir dans cette affaire. Quatre mois après cette lettre, le Pape a répondu au maire. Mais étrangement, l’élu n’a jamais divulgué cette réponse. Annick, qui accuse l’ancien prêtre de viol, se demande bien ce que le maire a à cacher.:

"On peut penser plein de choses, dont le pape qui ne va pas dans son sens. Le Pape avait dit tolérance zéro sur la pédocriminalité. On n'est pas du tout informé", s'alarme-t-elle.

Le maire disait attendre l’avis du Pape pour agir. Une fois sa réponse arrivée, il ne s'est strictement rien passé. Le maire n’est pas revenu vers les victimes. Il a eu une réunion avec le diocèse de Lyon le mois dernier mais rien de concret n'en est sorti. Le diocèse a pourtant rappelé qu’il était favorable à la dépose des vitraux, qu’il était prêt à la financer.

Les associations de victimes restent mobilisées

Arnaud Gallais, de l’association Be Brave France, qui accompagne les victimes de Louis Ribes, demande au maire de les écouter.

"Le maire joue la montre, ni plus, ni moins. Il sait très bien que l'été va passer, en se disant qu'on va passer à autre chose. Nous, tant que les vitraux ne seront pas tombés, on sera mobilisés. Il n'y a pas d'alternative : on souhaite de la dignité pour les victimes", explique-t-il.

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Nous avons essayé de joindre Mohamed Boudjellaba depuis la semaine dernière. Nous n’avons eu aucune réponse à nos mails, nos appels ou nos textos. Nous avons aussi appelé le Vatican, qui nous a répondu et nous a expliqué que les correspondances du Pape étaient privées et que c’est au maire de Givors de s’exprimer.

C'est donc un statu-quo. La seule avancée possible vient d'une rencontre entre le maire et le diocèse de Lyon à l’automne pour parler des vitraux. Nous continuerons évidemment à suivre cette affaire.

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Joanna Chabas avec Maxime Martinez